PARIS – Une journaliste iranienne qui a interviewé le père de Mahsa Amini a affirmé qu’elle avait été agressée sexuellement pendant sa dernière arrestation et qu’elle entamait désormais une grève de la faim en prison, d’après un message audio publié mercredi par plusieurs médias persans et groupes de défense des droits.
Nazila Maroufian, 23 ans, a été prise pour cible à multiples reprises par les autorités iraniennes depuis qu’elle a publié un entretien avec M. Amjad Amini, dont la fille est morte en détention le 16 septembre 2022, déclenchant des mois de protestations.
Des groupes de défense des droits ont accusé les autorités iraniennes d’intensifier une répression déjà intense pour empêcher que le prochain anniversaire de le décès d’Amini ne soit marqué par de nouvelles protestations.
Maroufian, qui, ont rapporté les groupes de défense des droits, a été arrêté quatre fois ces dernières semaines, a été arrêté pour la dernière fois à Téhéran le 30 août.
“J’ai été agressée sexuellement dans une situation où j’étais dans le pire état possible”, a-t-elle déclaré dans le message audio de la prison d’Evin à Téhéran, publié par des médias extérieurs à l’Iran, notamment Iran International et Radio Farda, de même que par le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan. (KHRN) et Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI).
Maroufian, originaire de Saqez, la ville natale d’Amini, dans l’ouest de l’Iran à population kurde, a affirmé dans son message qu’elle entamait actuellement une grève de la faim pour protester contre sa situation et celle de toutes les femmes soumises à des violences dans les commissariats de police et les prisons.
“Cette grève est pour moi, mais aussi pour toutes les femmes dans des conditions désastreuses en Iran”, a-t-elle déclaré dans son message, qui semble avoir été enregistré lors d’un appel téléphonique à sa famille, qui partageait aussi des photos des contusions qu’elle aurait subies. dans l’assaut.
Des informations publiées plus tôt cette semaine indiquaient qu’elle avait aussi été emprisonnée pendant un an pour « diffusion de propagande » contre le système islamique iranien.
Après des publications précédentes, Maroufian a posté avec défi des photos d’elle sans foulard, au mépris du code vestimentaire strict de la république islamique pour les femmes.