SINGAPOUR – Les Nations Unies publieront vendredi ce qui équivaut à un examen des efforts mondiaux visant à lutter contre le changement climatique.
Appelé Bilan mondial, il est le résultat de deux années d’évaluation du chemin parcouru par l’humanité pour réduire les risques liés au changement climatique. Mais loin d’être un simple rapport sombre, il proposera aussi des suggestions sur des mesures positives pour résoudre le problème.
“C’est le moment de jeter un regard long et approfondi sur l’état de notre planète et de tracer une meilleure voie pour l’avenir”, a affirmé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui supervise l’évaluation.
Ces orientations seront cruciales pour les gouvernements alors qu’ils se réuniront pour discuter de la manière d’intensifier l’action climatique mondiale durant la conférence climatique COP28 de l’ONU à Dubaï à la fin de l’année. Le bilan est un élément essentiel de la COP28.
Voici un aperçu du bilan et de son importance.
Qu’est-ce que le bilan mondial ?
Il s’agit d’une évaluation périodique de l’action climatique mondiale et est mandatée par l’accord de Paris sur le climat de l’ONU de 2015.
Il s’agit du premier Bilan mondial depuis l’adoption du Pacte de Paris et constitue un point fondamental de la conception de l’accord dans lequel les nations augmentent progressivement l’ambition de leurs plans nationaux sur le climat tous les cinq ans.
Le bilan tend à informer les nations sur le degré d’ambition de leurs plans climatiques actualisés. Il vise aussi à guider les états dans l’augmentation de leur soutien financier à l’action climatique et à la coopération internationale.
En vertu de l’Accord de Paris, la prochaine série de plans nationaux actualisés sur le climat (connus sous le nom de « apports déterminées au niveau national » ou CDN) est prévue pour 2025.
La réalisation du Bilan mondial tous les cinq ans tend à garantir que les états et les sociétés soient de plus en plus ambitieux dans leurs actions pour maintenir les objectifs de l’Accord de Paris à portée de main.
Quel est le processus ?
Dans le cadre de l’Accord de Paris, les principaux objectifs comprennent la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter l’augmentation de la température bien en dessous de 2 °C et idéalement viser 1,5 °C ; renforcer la résilience aux impacts climatiques ; et aligner le soutien financier sur l’ampleur et la portée nécessaires pour lutter contre la crise climatique.
Au cours des deux dernières années, la CCNUCC a travaillé avec l’organisme scientifique du climat de l’ONU, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), pour élaborer l’évaluation en utilisant les dernières découvertes scientifiques. Des apports sont par ailleurs venues d’autres agences des Nations Unies, de gouvernements, d’organismes internationaux tels que l’Agence internationale de l’énergie et d’organisations non gouvernementales.
Avec la publication du projet vendredi, un processus politique commence dans lequel les gouvernements examineront ensuite les conclusions, qui ont été affinées après une série d’examens techniques.
Le projet devrait révéler à quel point le monde est loin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et fournir des orientations concrètes sur les actions – y compris les opportunités – nécessaires pour combler ces écarts, d’après le World Resources Institute (WRI), un organisme de Washington. groupe de réflexion basé.
Outre la réduction des émissions, l’évaluation mesurera aussi les progrès réalisés dans la capacité des pays à renforcer leur résilience et à réduire leur vulnérabilité aux impacts climatiques. Et il examinera ce que l’on appelle les « moyens de mise en œuvre », c’est-à-dire les mesures visant à accélérer l’action climatique, telles que le financement des pays les plus pauvres, le transfert de technologie et le soutien aux etats en développement pour faire face à la crise climatique.