Paradigm, société d’investissement crypto basée à San Francisco, a récemment publié un article sur l’avenir des pièces stables dans le système de paiement. Rédigé par Brendan Malone, responsable politique, le document s’oppose à l’application des cadres bancaires et boursiers traditionnels aux pièces stables, en soulignant leurs caractéristiques uniques et leurs cas d’utilisation.
Le document commence par reconnaître que, même si les récentes propositions du Congrès américain ont permis l’émission de pièces stables au-delà des banques, les discussions politiques en cours penchent souvent vers les principes traditionnels de sécurité et de solidité que l’on retrouve dans la supervision et la réglementation des banques. Malone soutient que ces cadres traditionnels ne conviennent pas aux pièces stables. Au lieu de cela, il plaide pour un environnement réglementaire qui favorise l’ouverture et la concurrence, permettant aux pièces stables de fonctionner et de prospérer.
Malone décrit les pièces stables comme des dollars numériques émis sur des blockchains publiques et sans autorisation. Il met en évidence trois caractéristiques clés qui rendent les pièces stables avantageuses pour l’écosystème des paiements numériques :
Infrastructure fiable et partagée : les blockchains publiques offrent un accès ouvert et une disponibilité élevée, nécessitant des dépenses d’investissement initiales minimales pour les paiements et la tokenisation. Programmabilité : les contrats intelligents permettent d’exécuter du code complexe de manière transparente d’après des conditions définies par l’utilisateur. Composabilité : applications et protocoles sur les blockchains publiques peuvent être combinés et utilisés de manière interopérable, créant de nouvelles fonctionnalités.
Le document distingue les pièces stables des dépôts bancaires et des fonds du marché monétaire (MMF) en termes de risque. Contrairement aux banques, qui s’engagent dans la transformation des échéances, les émetteurs de pièces stables peuvent détenir des réserves correspondant à l’encours des pièces stables. Ces réserves peuvent consister en engagements de la banque centrale ou en bons du Trésor à court terme et sont protégées des processus des créanciers. Malone suggère que la réglementation fédérale pourrait exiger de telles garanties, éliminant ainsi l’inadéquation de durée entre les passifs à court terme et les actifs de manière durable ou risqués.
Malone aborde aussi l’idée fausse d’après laquelle les pièces stables ressemblent aux fonds monétaires. Il fait valoir que les pièces stables servent des objectifs différents, agissant principalement comme un moyen de faciliter les transactions en dollars américains dans l’espace cryptographique plutôt que comme des options d’investissement ou des véhicules de gestion de trésorerie.
Malone exhorte le Congrès américain à agir rapidement et décrit trois principes clés pour la législation sur les stablecoins :
Protection des utilisateurs : la législation devrait fixer des exigences raisonnables en matière de gestion des risques pour les fournisseurs centralisés de pièces stables. Donner la priorité à la concurrence : une voie viable devrait être garantie pour les émetteurs non bancaires aux niveaux fédéral et étatique. Promouvoir l’innovation : la législation devrait permettre aux pièces stables de prendre diverses formes, à condition qu’elles respectent protéger les consommateurs de base et gérer les risques de manière appropriée.
En se concentrant sur ces principes, Malone estime que la législation peut répondre aux principales préoccupations tout en permettant aux pièces stables de fonctionner avec efficacité et d’innover.
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