Des frappes aériennes ont tué au moins 46 personnes et blessé des dizaines d’autres dimanche sur un marché de Khartoum, ont annoncé des militants locaux. Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières depuis près de cinq mois de guerre au Soudan.
Le bombardement dans le sud de la capitale soudanaise a eu lieu environ une semaine après une autre frappe aérienne, aussi dans le sud de Khartoum, qui a tué 20 civils le 2 septembre, d’après des militants.
Le nombre de victimes du « massacre du marché de Qouro » de dimanche s’est élevé à 46 dans la soirée, a affirmé le comité de résistance local, l’un des nombreux groupes qui organisaient des protestations en faveur de la démocratie et qui fournissent désormais leur aide pendant le conflit.
Dans sa déclaration, le comité a révisé le bilan antérieur de 30 tués. Il a également ajouté qu’il y avait “des dizaines de blessés” et que les victimes continuaient d’affluer vers l’hôpital Bashair voisin.
“Vers 7h15 (05h15 GMT), des avions militaires ont bombardé la zone du marché de Qouro”, a indiqué le comité.
L’hôpital avait lancé un “appel urgent” pour que tous les professionnels de santé de la région viennent aider à soigner “le nombre croissant de blessés qui arrivent”.
D’après une estimation prudente de l’Armed Conflict Location & Event Data Project, près de 7 500 personnes ont été tuées dans le conflit qui a débuté le 15 avril entre le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan et son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo, qui commandu groupe paramilitaire Rapid Support. Forces armées (RSF).
Début juillet, une frappe aérienne contre un quartier résidentiel d’Omdurman, ville jumelée à Khartoum, a tué une vingtaine de personnes et a été condamnée par les Nations Unies.
Des millions de personnes déracinées
Les forces armées contrôlent le ciel de Khartoum, tandis que les combattants des RSF continuent de dominer les rues de la ville.
L’armée a été accusée de bombardements aveugles et répétés contre les zones résidentielles où les paramilitaires se sont installés, notamment en expulsant des familles et en s’emparant duurs maisons.
Se positionner dans des quartiers et des bâtiments occupés par des civils constitue « une violation potentielle des Conventions de Genève », a affirmé l’Observatoire du conflit au Soudan, soutenu par les États-Unis.
Il a également ajouté que les forces armées soudanaises « seraient toujours tenues de veiller à ce que les dommages causés aux civils soient minimisés, qu’une cible soit ou non devenue une cible militaire légitime ».
Dimanche, RSF a accusé les militaires de « frappes aériennes contre des civils dans le sud de Khartoum ».
Les forces armées ont nié avoir attaqué le marché, déclarant qu’elles « dirigent leurs frappes contre les rassemblements, les foules et les bases rebelles en qualité de cibles militaires légitimes et adhèrent pleinement au droit humanitaire international ».
Outre la capitale, les confrontations se sont principalement concentrés dans la région occidentale du Darfour.
Les états occidentaux ont accusé les RSF et les milices alliées de meurtres fondés sur l’appartenance ethnique au Darfour, et la Cour pénale internationale a ouvert une nouvelle enquête sur des crimes de guerre présumés.
Après des mois de bataille, aucune des deux parties n’est parvenue à prendre un avantage décisif.
Les informations de l’ONU montrent qu’environ 2,8 millions de personnes ont fui la capitale soudanaise, dont la population avant le conflit était d’environ cinq millions.
Ceux qui ne peuvent ou refusent de quitter Khartoum restent piégés par les frappes aériennes, les tirs d’artillerie et les confrontations de rue, contraints de rationner leur précieuse eau et leur électricité.
Au total, plus de cinq millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer au Soudan, d’après l’ONU, dont un million à travers les frontières.
Au cours des premiers mois de le conflit, les trêves négociées par les États-Unis et l’Arabie saoudite ont été systématiquement violées avant que les deux médiateurs n’ajournent les négociations en juin.
Les récentes initiatives de Burhan, notamment ses voyages en Égypte, au Soudan du Sud et au Qatar, laissent présager un retour potentiel à la diplomatie, même si lui et Daglo continuent d’échanger des déclarations hostiles.
(Ce post n’a pas été édité par l’équipe de News18 et est publié à partir d’un fil d’agence de presse syndiqué – AFP)