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Les officiers militaires du Gabon, producteur de pétrole, affirment avoir pris le pouvoir et assigné à résidence le président Ali Bongo, intervenant quelques minutes après que l’organisme électoral de l’État centrafricain a annoncé qu’il avait remporté un troisième mandat.
Les officiers qui prétendaient représenter les forces armées ont affirmé mercredi à la télévision que les résultats des élections avaient été annulés, les frontières fermées et les institutions de l’État dissoutes après un vote tendu sans observateurs internationaux qui devait prolonger plus d’un demi-siècle d’existence de la famille Bongo. pouvoir.
Des centaines de personnes ont célébré l’intervention militaire, tandis que la France, ancien dirigeant colonial du Gabon et dont les troupes sont stationnées dans ce pays africain, a condamné le coup d’État.
“Je marche aujourd’hui car je suis joyeux”, a affirmé Jules Lebigui, un chômeur de 27 ans qui a rejoint la foule dans les rues de Libreville.
« Après quasiment 60 ans, les Bongos n’ont plus le pouvoir. »
Dans un autre déclaration, les policiers ont affirmé avoir arrêté M. Bongo, qui a succédé en 2009 à son père Omar, au pouvoir depuis 1967.
Ils ont affirmé avoir arrêté le fils du dirigeant, Noureddin Bongo Valentin, de même que d’autres personnes pour corruption et trahison.
Les opposants affirment que la famille n’a pas fait grand-chose pour partager les richesses pétrolières et minières de l’État avec ses 2,3 millions d’habitants.
De violents troubles ont démarré après la victoire contestée de M. Bongo aux élections de 2016 et une tentative de coup d’État a été déjouée en 2019.
En cas de réussite, le coup d’État au Gabon serait le huitième en Afrique de l’Ouest et centrale depuis 2020.
La dernière en date, au Niger, a eu lieu en juillet.
Des officiers militaires ont aussi pris le pouvoir au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Tchad, effaçant les acquis démocratiques depuis les années 1990.
Les responsables gabonais, se provoquant appeler Comité de transition et de restauration des institutions, ont affirmé que le pays était confronté à « une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale ».
Ils ont affirmé que le vote du 26 août n’était pas crédible.
On ne sait pas clairement qui dirigeait le coup d’État, mais des images télévisées montraient un homme en treillis et un béret vert brandi par des militaires criant « Oligui président », une référence possible à Brice Oligui Nguema, le chef de la Garde républicaine du Gabon.
Malgré le bref bruit de coups de feu dans la capitale peu après la première annonce des officiers, les rues de Libreville sont restées calmes jusqu’au début des célébrations.
Les policiers se sont déployés pour surveiller les carrefours des principales villes.
Il n’y a eu aucun commentaire immédiat de la part du gouvernement gabonais.
M. Bongo, 64 ans, a été vu pour la dernière fois en public en train de voter samedi.
Avant le vote, il avait été vu en public en meilleure santé que lors d’apparitions télévisées plus fragiles après avoir essuyé un accident vasculaire cérébral en 2019.
“Nous condamnons le coup d’État militaire et rappelons notre engagement en faveur d’élections libres et transparentes”, a affirmé le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran.
Le coup d’État crée davantage d’incertitude pour la France, qui dispose d’environ 350 militaires au Gabon.
Ses forces ont été chassées du Mali et du Burkina Faso suite aux coups d’État des deux dernières années.
Contrairement au Niger et à d’autres pays du Sahel, le Gabon, situé plus au sud sur la côte atlantique, n’a pas eu à lutter contre des insurrections islamistes déstabilisatrices.
Mais le coup d’État est un signe supplémentaire du recul démocratique dans cette région instable.
La Chine a appelé à une résolution pacifique et la Russie a affirmé espérer un retour rapide à la stabilité.
Le Gabon produit environ 200 000 barils de pétrole par jour, principalement à partir de gisements en voie d’épuisement.
Les sociétés internationales comprennent le français TotalEnergies et le producteur anglo-français Perenco.
La société minière française Eramet, qui possède d’importantes opérations de manganèse au Gabon, a affirmé avoir arrêté ses opérations.
On craignait des troubles suite aux élections présidentielles, parlementaires et législatives.
Le manque d’observateurs internationaux, la suspension de certaines émissions étrangères et la décision de couper le service Internet et d’imposer un couvre-feu nocturne après le scrutin ont suscité des inquiétudes quant à la transparence du scrutin, bien que l’équipe de Bongo ait rejeté les allégations de fraude.
Après l’annonce du bureau, l’accès à Internet semble avoir été rétabli pour la première fois depuis le vote de samedi.
Peu avant l’annonce, les autorités électorales avaient déclaré Bongo vainqueur des élections avec 64,27 pour cent des voix et déclaré que son principal challenger, Albert Ondo Ossa, avait obtenu 30,77 pour cent.
-Reuters