L’application de rencontres LGBTQ Grindr a mis fin à ses politiques de travail à distance et forcé les employés à déménager. Près de la moitié de son personnel est parti.
Début août, Grindr a annoncé un mandat de retour au pouvoir. La politique donnait aux salariés deux semaines pour choisir entre déménager dans la nouvelle ville « plaque tournante » de leur équipe respective pour travailler en personne deux fois par semaine ou quitter l’entreprise avec une indemnité de départ, ont rapporté les Communications Workers of America (CWA).
Environ 80 des 178 salariés de Grindr ont été contraints de partir au 31 août, a annoncé mercredi le CWA.
Grindr est une application de rencontres populaire pour les hommes gays. (PA)
Beaucoup de ces salariés ont été embauchés à distance et ont dû déménager dans de nouvelles villes « plaques tournantes » : New York, Chicago, Los Angeles, San Francisco et Washington DC.
Le CWA a aussi déclaré que la politique de retour au travail était une mesure de représailles et une réponse à une campagne syndicale au sein de l’entreprise.
À peine deux semaines avant le changement de politique de Grindr, une majorité d’employés ont déposé une demande pour organiser un syndicat.
“Au lieu de de reconnaître le syndicat, l’entreprise a publié une nouvelle politique de retour au pouvoir obligeant le personnel à déménager ou à démissionner”, a affirmé le CWA dans une déclaration.
Le syndicat a déposé une plainte pour pratique déloyale de travail contre Grindr auprès du Conseil national des relations de travail.
Un porte-parole de Grindr a affirmé que les dernières affirmations du syndicat “n’ont aucun fondement”.
“Nous sommes impatients de retourner au bureau dans un modèle hybride en octobre et d’améliorer encore la productivité et la collaboration de l’ensemble de notre équipe”, a affirmé le porte-parole.
Le conflit met en lumière les tensions entre employeurs et salariés autour des politiques de retour au bureau plus de trois ans après que la pandémie de COVID-19 a contraint des millions d’employés à travailler à distance.
Environ 80 des 178 salariés de Grindr ont été contraints de partir au 31 août, a annoncé mercredi le CWA. (CNN)
D’après l’enquête du Conference Board menée en août auprès de 185 responsables RH aux États-Unis, 73 pour cent des organisations ont signalé des difficultés à convaincre les salariés de retourner sur leur lieu de travail.
La pression en faveur du travail sur site pourrait entraver les efforts visant à retenir les salariés.
D’après l’enquête, soixante et onze pour cent des employeurs qui imposent leur politique de travail sur site ont affirmé avoir des difficultés à retenir leurs salariés.
Certains employeurs de renom ont affirmé qu’ils feraient preuve de fermeté dans l’application de leurs mandats de retour au pouvoir après la fête du Travail.
Le mois dernier, le PDG d’Amazon, Andy Jassy, a affirmé aux employés qu’ils étaient libres de ne pas être d’accord avec la politique de l’entreprise exigeant qu’ils soient au bureau au moins trois jours par semaine.
Mais, a-t-il ajouté, s’ils ne s’y conforment pas, leur avenir chez Amazon pourrait ne pas être brillant.
Quelques semaines auparavant, l’entreprise avait envoyé des courriels à certains employés pour leur faire savoir que leurs badges indiquaient qu’ils ne venaient pas aussi souvent que nécessaire.
Meta, pour sa part, a affirmé aux employés que d’ici le 5 septembre, ceux déjà affectés à un bureau devaient venir trois jours par semaine et que les responsables suivraient leur présence, d’après un rapport de Business Insider.
Le non-respect peut entraîner des mesures disciplinaires, notamment une note de performance inférieure ou, en cas de non-respect, un licenciement.