“La ville envoie un message clair aux millions de visiteurs potentiels qui auront désormais moins d’options d’hébergement pendant leur visite à New York : vous n’êtes pas les bienvenus”, a annoncé M. Theo Yedinsky, directeur de la politique mondiale d’Airbnb.
Dans une ville où les loyers s’élèvent en moyenne à 5 000 dollars par mois, l’un des objectifs de la nouvelle ordonnance est de remettre un grand nombre de ces appartements touristiques sur le marché de manière durable afin d’atténuer la pénurie chronique de logements dans la ville.
Mais nombreux sont ceux qui pensent que cela créera une crise plus grave que ce qu’il espère résoudre.
L’organisation RHOAR, qui regroupe les petits propriétaires de deux logements maximum, a annoncé que la suppression des locations à court terme « menacera la capacité des propriétaires à couvrir leurs hypothèques, créant éventuellement une crise supplémentaire du logement » et les mettra « dans une situation financière et personnelle aiguë ». risque”.
C’est le cas de Tricia T. (elle préfère ne pas donner son nom de famille), 63 ans, qui proposait en location courte durée le rez-de-chaussée de sa maison familiale à deux étages à Brooklyn.
Si Tricia, récemment retraitée, doit se passer des 3 000 dollars par mois en moyenne que lui rapporte le loyer, elle devra peut-être repenser son retour au travail, a-t-elle expliqué à l’AFP par téléphone.
“Quasiment tout le monde dans le groupe (RHOAR) est propriétaire de sa propre maison et (…) ils l’ont achetée en pensant qu’ils avaient le droit de faire ce qu’ils voulaient”, a-t-elle déclaré.
Elle a dit qu’elle essaierait de respecter la loi en ne louant que pour des périodes supérieures à 30 jours.
« Tout le monde attend de voir ce qui va se passer ensuite car personne ne peut vraiment croire qu’il s’agit d’un changement permanent », a-t-elle ajouté.
Elle a annoncé que l’organisation tenterait d’obtenir une exemption pour les propriétaires de quelques locations à court terme seulement, tout en permettant l’application de la loi pour les sociétés qui louent des dizaines de locations à court terme.
La ville de New York a accueilli 66,6 millions de visiteurs en 2019, l’année précédant la pandémie, et a injecté 47,4 milliards de dollars dans l’économie de la ville et généré 283 000 emplois, d’après les informations du Bureau du contrôleur de l’État.
La nouvelle loi pourrait faire monter les prix des hôtels et éloigner les gens de la ville, en particulier les voyageurs les moins aisés.
“Il y a tellement de jeunes qui visitent New York et qui n’ont pas les moyens de séjourner dans un hôtel”, a annoncé M. McCambley, l’ex client d’Airbnb. “Ils ne pourront pas… payer 400 dollars la nuit.”
“Ils éliminent la concurrence”, a annoncé son fils Luke McCambley, 33 ans, qui, pendant la pandémie, a loué son propre appartement pour compléter ses revenus.