Une attaque de drone sur un marché au sud de la capitale soudanaise, Khartoum, a tué au moins 40 personnes, d’après des militants et du personnel médical, bien que l’armée et un puissant groupe paramilitaire se battent pour le contrôle du pays.
Au moins trois douzaines d’autres personnes ont été blessées pendant l’attaque survenue dimanche dans le quartier de May à Khartoum, d’après un groupe d’activistes connu sous le nom de Comités de résistance et deux agents de santé de l’hôpital universitaire Bashair, où les blessés ont été soignés.
Le groupe d’activistes, qui aide à organiser l’aide humanitaire, a publié sur les réseaux sociaux des images montrant des corps enveloppés dans des draps blancs dans une cour ouverte de l’hôpital.
Le Soudan est secoué par la violence depuis la mi-avril, quand les tensions entre l’armée du pays, dirigée par le général Abdel Fattah Burhan, et les forces paramilitaires de soutien rapide, commandées par le général Mohamed Hamdan Dagalo, ont dégénéré en combats ouverts.
RSF a imputé l’attaque de dimanche à l’armée de l’air, même s’il n’a pas été possible dans l’immédiat de vérifier de manière indépendante cette affirmation.
Les bombardements aveugles et les frappes aériennes des deux factions ne sont pas rares dans le conflit au Soudan, qui a réduit la région du Grand Khartoum à un champ de bataille.
Le conflit s’est depuis étendu à plusieurs régions du pays.
Dans la zone du Grand Khartoum, qui comprend les villes de Khartoum, Omdurman et Bahri, les troupes de RSF ont réquisitionné des habitations civiles et les ont transformées en bases opérationnelles.
L’armée a répondu en bombardant des zones résidentielles, affirment des groupes de défense des droits et des militants.
Dans la région occidentale du Darfour – théâtre d’une campagne génocidaire au début des années 2000 – le conflit s’est transformé en violence ethnique, les RSF et les milices arabes alliées attaquant des groupes ethniques africains, d’après des groupes de défense des droits et les Nations Unies.
Le conflit a fait plus de 4 000 morts, d’après les chiffres du mois d’août de l’ONU.
Cela dit, le bilan réel est certainement beaucoup plus élevé, affirment les médecins et les militants.
Le nombre de déplacés internes a quasiment doublé depuis la mi-avril pour atteindre au moins 7,1 millions de personnes, d’après l’agence des Nations Unies pour les réfugiés.
1,1 million de personnes supplémentaires sont des réfugiés dans les états voisins.