La Jordanie doute qu’Israël puisse détruire le Hamas tandis que le conflit à Gaza fait rage

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MANAMA – Le ministre jordanien des Affaires étrangères a exprimé samedi ses doutes quant à la compétence d’Israël à atteindre son objectif d’anéantir le Hamas avec ses bombardements intensifs et son invasion de la bande de Gaza longtemps dominée par le mouvement islamiste palestinien.

“Israël dit qu’il veut éliminer le Hamas. Il y a nombre immense de soldats ici, je ne comprends tout simplement pas comment cet objectif peut être atteint”, a annoncé Ayman Safadi durant la conférence annuelle sur la sécurité du Dialogue de Manama de l’IISS à Bahreïn.

Israël s’est engagé à éliminer le Hamas depuis ses attaques transfrontalières meurtrières du 7 octobre dans les communautés israéliennes voisines. Israël a bombardé une partie importante de la ville de Gaza et l’a réduit en ruines, tout en maîtrisant le nord de l’enclave et en intensifiant ses attaques contre le Hamas dans le sud. La majorité des morts des deux côtés – 1 200 Israéliens durant l’assaut du Hamas et plus de 12 000 à Gaza – sont des civils.

L’Arabie saoudite, puissance régionale, a appelé durant la conférence à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas. “Nous voyons des civils mourir chaque jour. Et nous devons y mettre fin aujourd’hui, pas demain”, a annoncé le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan.

Israël a exclu tout cessez-le-feu avant la libération de ses 240 otages pris par le Hamas le 7 octobre. Le Hamas s’est engagé à mener une combat longue et soutenue contre Israël.

Brett McGurk, principal conseiller du dirigeant américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, a annoncé durant la conférence de Manama que la libération des otages détenus par le Hamas amènerait une augmentation de l’acheminement de l’aide humanitaire et une pause significative dans les confrontations à Gaza.

QUI POURRAIT DIRIGER GAZA APRÈS LA GUERRE ?

Le blitz israélien sur Gaza a soulevé des questions parmi les puissances mondiales et régionales et les Nations Unies sur qui gouvernerait ce petit territoire densément peuplé en cas de défaite du Hamas dans l’enclave qu’il dirige depuis 16 ans.

Seule l’Autorité palestinienne (AP), l’entité soutenue par l’Occident qui exerce une autonomie limitée en Cisjordanie occupée par Israël, pourrait diriger Gaza une fois le conflit entre Israël et le Hamas terminée, a annoncé le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell.

“Le Hamas ne peut plus contrôler Gaza”, a annoncé Borrell lors du Manama Dialogue, une conférence annuelle sur la politique étrangère et de sécurité. “Alors, qui contrôlera Gaza ? Je pense qu’une seule personne pourrait le faire : l’Autorité palestinienne.”

Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé que l’Autorité palestinienne pourrait exercer un leadership dans l’administration de Gaza s’il existait une solution politique complète – vers un État palestinien sur les terres qu’Israël occupe depuis 1967 – qui engloberait aussi la Cisjordanie.

Les négociations de paix israélo-palestiniens sont gelés depuis 2014. L’Autorité palestinienne est en profondeur impopulaire parmi les Palestiniens, largement perçue comme un sous-traitant corrompu en matière de sécurité pour Israël, et Israël est dorénavant dirigé par un gouvernement nationaliste religieux intransigeant.

Le Hamas a pris le contrôle de Gaza après une brève guerre civile en 2007 avec le parti Fatah d’Abbas, et est en profondeur ancré dans la société gazaouie avec l’aide de des organisations politiques, sociales et caritatives aussi. Des années de négociations de réconciliation entre les rivaux n’ont pas abouti à une avancée décisive pour la reprise de l’administration de Gaza par l’Autorité palestinienne.

Un haut responsable des Émirats arabes unis, qui a conclu un accord de normalisation avec Israël sous l’égide des États-Unis en 2020, a prévenu qu’un conflit prolongé à Gaza pourrait perpétuer une radicalisation dans l’assortiment du Moyen-Orient.

“Plus la crise dure, plus nous risquons de voir la crise devenir incontrôlable et je pense que nous devons être très, très prudents”, a annoncé Anwar Gargash, conseiller diplomatique du dirigeant des Émirats arabes unis.

Les Émirats arabes unis et d’autres États arabes conservateurs et producteurs de pétrole du Golfe considèrent le Hamas et d’autres islamistes en tant qu’une menace pour la stabilité du Moyen-Orient et au-delà.

Environ les deux tiers des 2,3 millions de Palestiniens de Gaza ont été déplacés par l’attaque israélienne. Grand nombre de ceux qui ont fui craignent que leur sans-abri ne devienne permanent.

Safadi a prévenu que la Jordanie ferait « tout ce qu’il faut pour mettre fin » à de tels déplacements. “Nous ne permettrons jamais que cela se produise. En plus d’être un crime de guerre, cela constituerait une menace directe pour notre sécurité nationale. Nous ferons tout ce qu’il faut pour y mettre un terme.”

La Jordanie, qui partage une frontière avec la Cisjordanie, a absorbé la d’ampleur partie des Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs maisons durant la création d’Israël en 1948.

Le conflit à Gaza a suscité des craintes de bouleversements en Jordanie, les responsables y voyant le risque qu’Israël expulse en masse les Palestiniens de Cisjordanie, où les attaques des colons israéliens contre les Palestiniens se sont multipliées depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre. REUTERS

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