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GAZA/JÉRUSALEM – Les médecins palestiniens ont annoncé jeudi qu’ils craignaient de plus en plus pour la vie de centaines de patients et du personnel médical du plus grand hôpital de Gaza, coupé de tout lien avec le monde extérieur depuis plus d’un jour après l’entrée des forces israéliennes.
Israël a affirmé que ses commandos étaient toujours en train de fouiller l’hôpital d’Al-Shifa jeudi, plus d’un jour après avoir pénétré dans ses locaux dans le cadre d’une offensive qui, d’après Israël, tend à éliminer les militants du Hamas dans l’enclave palestinienne.
Israël pense qu’un vaste quartier général souterrain du commandement du Hamas opérait dans des tunnels sous l’hôpital, et jeudi soir, l’armée a affirmé que les troupes avaient trouvé un puits de tunnel et un véhicule avec des armes à l’intérieur du complexe hospitalier.
« Dans l’hôpital Shifa, les troupes de Tsahal ont trouvé un puits de tunnel opérationnel et un véhicule contenant un nombre immense d’armes », a indiqué l’armée, utilisant l’acronyme de l’armée israélienne.
L’armée a publié des vidéos et des photographies montrant, d’après elle, le puits du tunnel et des armes.
Il a aussi indiqué que la dépouille d’une Israélienne, l’un des quelque 240 otages pris par les hommes armés du Hamas durant leur attaque dans le sud d’Israël le 7 octobre, a été retrouvé par les troupes dans un bâtiment très près de l’hôpital.
Du matériel militaire, notamment des fusils Kalachnikov et des lance-roquettes, a aussi été découvert dans le bâtiment, d’après le déclaration.
Human Rights Watch a prévenu que les hôpitaux bénéficient de protections spécifiques en vertu du droit international humanitaire.
“Les hôpitaux ne perdent ces protections que s’il peut être démontré que des actes nuisibles ont été commis depuis les locaux”, a affirmé à Reuters le directeur de l’organisme de surveillance des Nations Unies, Louis Charbonneau.
Le directeur du complexe Al-Shifa, M. Muhammad Abu Salamiya, a affirmé que l’hôpital était « sous autorité d’occupation depuis 48 heures et que chaque minute qui passe », de plus en plus de patients mourront.
« Nous attendons une mort lente », a-t-il déclaré à la télévision Al Jazeera.
Le ministère de la Santé de Gaza a affirmé que les militaires israéliens avaient retiré les corps de l’hôpital et détruit les voitures qui y étaient garées, mais qu’ils ne laissaient pas le personnel ni les patients partir.
Le porte-parole du ministère, Ashraf Al-Qidra, a affirmé qu’il n’y avait ni eau, ni nourriture, ni lait pour bébé à Shifa, qui regorgeait de 650 patients et d’environ 7 000 personnes déplacées par des semaines de frappes aériennes et de bombardements d’artillerie israéliens.
Il a exigé le départ des troupes israéliennes.