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WASHINGTON – Certains des plus grands exportateurs et importateurs de gaz naturel au monde élaboreront un cadre pour mesurer, surveiller et vérifier les émissions de méthane pendant la chaîne d’approvisionnement en carburant dans le cadre d’un groupe de travail international annoncé mercredi par l’administration Biden.
L’effort officiel a été dévoilé quelques heures après que les négociateurs de l’UE se soient mis d’accord sur un plan visant à limiter les émissions de méthane provenant du pétrole et du gaz importés. Cela intervient aussi quelques semaines avant le sommet sur le climat COP28, où le méthane deviendra un enjeu clé. Le Dr Sultan Al Jaber, président du sommet, cherche à pousser les entreprises pétrolières et gazières à prendre toute une série d’engagements climatiques, notamment en réduisant les émissions de méthane et en mettant fin au torchage du gaz.
Le nouveau groupe de travail international sur la mesure, la surveillance, la communiqué et la vérification (MMRV) des émissions de gaz à effet de serre est le résultat d’environ six mois de discussions informelles entre le gouvernement américain, les producteurs d’énergie, les exportateurs de GNL et d’autres parties prenantes. La formalisation du processus représente la prochaine étape vers la réalisation de références mondiales pour identifier, suivre et vérifier les émissions de méthane et d’autres gaz à effet de serre à mesure que le gaz naturel est extrait, traité et envoyé vers le marché.
Les participants au groupe de travail MMRV sont l’Australie, le Brésil, le Canada, la Colombie, le Forum gazier de la Méditerranée orientale, la Commission européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Mozambique, la Norvège, la Corée du Sud, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Ils travailleront jusqu’en 2024 pour développer « des orientations, des protocoles et des outils pour une utilisation volontaire sur les marchés du gaz naturel », a rapporté le ministère américain de l’Énergie.
Le méthane est un puissant gaz à effet de serre dont le pouvoir de réchauffement est plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone au cours de ses deux premières décennies dans l’atmosphère. La réduction des émissions de méthane du domaine pétrolier et gazier – lorsqu’il est évacué intentionnellement des puits, brûlé comme déchet ou simplement fuite d’équipements – est présentée comme essentielle pour réduire l’impact climatique de ces combustibles fossiles.
Certains militants écologistes déclarent que cette initiative pourrait favoriser une fausse confiance d’après laquelle certains approvisionnements en gaz naturel sont respectueux du climat, sur la base de la promesse d’une technologie de reporting et de surveillance des émissions plus solide qui n’est pas intégralement perfectionnée.
Cette approche pourrait prolonger l’utilisation du gaz naturel au lieu du « nettoyage et de l’élimination progressive » exigé par la science, a annoncé Mme Lauren Pagel, directrice politique chez Earthworks. « Toute tentative d’employer les rapports, les vérifications ou les mesures pour écologiser les combustibles fossiles risque de nous mettre au bord d’une catastrophe climatique. »
Les alliés déclarent que cet effort pourrait aider à élaborer des lignes directrices pour ce qui est pour l’instant un libre accès aux sociétés tierces mesurant les émissions de méthane et certifiant les performances des producteurs de pétrole et de gaz.
“Il y a plusieurs un besoin urgent d’approvisionner au marché des données comparables et fiables sur les émissions”, a annoncé M. Brad Crabtree, secrétaire adjoint chargé de l’énergie fossile et de la gestion du carbone, dans une déclaration de presse.
Le groupe de travail « forgera un accord entre les états importateurs et exportateurs sur un cadre transparent et crédible qui contribuera à fournir aux fournisseurs, acheteurs, investisseurs et décideurs politiques les données dont ils ont besoin pour contribuer à des réductions continues des émissions de gaz à effet de serre au fil du temps ». BLOOMBERG
