Les survivants isolés du séisme au Maroc se sentent oubliés par l’État alors qu’ils attendent de l’aide

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AZERMOUN, Maroc – Les villageois de certaines des zones les plus isolées touchées par le séisme au Maroc vivaient toujours dans des tentes de fortune et comptaient sur des ânes pour transporter des fournitures vitales jeudi, alors qu’ils attendaient que l’aide de l’État leur parvienne près d’une semaine après la catastrophe.

Le séisme de magnitude 6,8 qui a frappé le Haut Atlas le 8 septembre a fait 2.946 morts et 5.674 blessés, d’après les derniers chiffres officiels, ce qui en fait le plus meurtrier depuis 1960 et le plus puissant depuis au moins 1900.

Tandis que des camps ordonnés de tentes fournies par le gouvernement et des hôpitaux militaires de campagne ont vu le jour dans certaines des plus grandes villes, certaines parties de la région accidentée survivent encore grâce aux dons laissés au bord des routes par les citoyens.

Les journalistes de Reuters voyageant le long d’une route isolée reliant les villages amazighs, ou berbères, ont vu des survivants camper sous des bâches en plastique, craignant que les répliques ne détruisent leurs maisons endommagées.

“Nous, les Amazighs, nous sentons comme des étrangers dans notre pays. Nous nous sentons isolés. Les gens ici sont dans le besoin. Ils se sentent seuls”, a affirmé Radouen Oubella, 20 ans, dans son village d’Azermoun.

Il faisait écho aux griefs de longue date a propos la marginalisation des Amazighs dans la nation à majorité arabe.

Le gouvernement a affirmé qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour aider toutes les victimes du séisme, et les journalistes de Reuters ont aussi vu des convois militaires et des hélicoptères dans certaines localités.

La ville de Marrakech, placée à environ 72 km de l’épicentre et qui a subi quelques dégâts, accueillera les réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international comme prévu du 9 au 15 octobre, a affirmé le gouverneur de la banque centrale du Maroc. jeudi.

Mais dans les villages amazighs, il y avait peu de signes d’aide de la part des autorités et aucune chance de retour à la normale dans un avenir proche.

TOUJOURS EN ATTENTE

Sur une colline d’Azermoun, des hommes se partageaient et chargeaient des provisions de nourriture et d’eau sur des ânes et des mulets pour les transporter à Aoufour, à environ 15 km de là, dans un convoi lent de personnes et d’animaux.

“Les gens souffrent de ce séisme. Ils n’ont rien. Nous vivons uniquement d’air. Nous avons besoin de tentes et de couvertures”, a affirmé Mohamed Zidane, 55 ans, d’Aoufour.

Quand le convoi fut prêt, Zidane monta sur l’un des animaux et partit pour le long voyage de retour. Il faudrait encore deux ou trois jours pour organiser le prochain convoi.

Dans une vallée en contrebas d’une pente raide du village d’Anzelfi, qui a subi de graves dégâts, les habitants avaient installé un camp avec des tentes de même que des couvertures, des tapis et d’autres objets récupérés.

“Nous attendons toujours que le gouvernement nous aide”, a affirmé Mohamed Oufkir, 30 ans. “Nous sommes ici car nous sommes sans abri”.

“Nous sommes en danger car lorsqu’il pleut, la vallée peut être inondée”, a-t-il déclaré. La nuit, il faisait un froid glacial, a-t-il ajouté.

Dans le village de Tagsdirt, la maison d’Ibrahim Meghashi était toujours debout mais il y avait d’énormes trous et de larges fissures dans les murs.

Trop craintif pour rester à l’intérieur, lui, sa femme et ses trois filles âgées de six, dix et quinze ans vivaient dans une tente improvisée. Ils avaient recouvert le sol de terre battue de carton et d’un tapis et avaient empilé des matelas les uns sur les autres.

“Nous avons très peur. La vie ici devient de plus en plus compliqué. Il fait froid. Nous n’avons plus de maison et nous craignons qu’il y ait un autre séisme”, a affirmé Meghashi, 39 ans.

“Le gouvernement ne se soucie pas de nous. Nous nous sentons marginalisés. Nous sommes en colère.” REUTERS

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