ONU : Les opiacés dominaient autrefois les marchés de la drogue afghans, mais le commerce de cette nouvelle drogue monte en flèche

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L’Afghanistan, pays le plus connu pour le commerce mondial des opiacés, est dorénavant confronté à un défi de taille, tant pour lui-même que pour l’ensemble de la région, en raison d’une récente augmentation de la production et du trafic illégaux de méthamphétamine. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, qui a publié dimanche un rapport, a souligné cette menace émergente, indiquant que le pays dirigé par les talibans s’est rapidement transformé en une plaque tournante régionale d’ampleur pour la production de méthamphétamine.Le pays est aussi un important producteur d’opium et une source d’héroïne, même si les talibans ont affirmé le conflit aux stupéfiants après avoir pris le pouvoir en 2021. Le rapport de l’ONU indique que la méthamphétamine en Afghanistan est principalement fabriquée à partir de substances légalement disponibles ou extraite de la plante éphédra, qui pousse. dans la nature.« Les saisies à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afghanistan témoignent d’une forte augmentation de la fabrication de méthamphétamine en Afghanistan au cours des dernières années. “Une analyse d’importantes saisies individuelles de drogue montre qu’une quantité croissante de méthamphétamine saisie dans les états voisins proviendrait d’Afghanistan”, a affirmé l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans un rapport. Le rapport de l’ONU suggère que les trafiquants de drogue pourraient capturer une part croissante du marché de la méthamphétamine en Afghanistan et dans la région au sens large.Le problème de la drogueEn novembre dernier, un rapport de l’ONU indiquait que la culture de l’opium depuis la prise de pouvoir par les talibans avait augmenté de 32 % par rapport à l’année précédente et que les prix de l’opium avaient augmenté suite à l’annonce par les autorités d’une interdiction de la culture en avril 2022. Les revenus des agriculteurs provenant de la vente d’opium ont triplé, passant de 425 USD. millions en 2021 à 1,4 milliard de dollars en 2022.Le rapport indique aussi que le marché des drogues illicites a prospéré bien que l’économie du pays se contractait fortement, exposant les gens à la culture et au trafic illégaux pour leur survie.Les Afghans sont confrontés à de graves difficultés économiques et aux conséquences persistantes de décennies de guerre et de catastrophes naturelles. Le ralentissement économique, de même que la pause du financement international qui a soutenu l’économie du gouvernement d’Achraf Ghani, plongent les gens dans la pauvreté et la dépendance.Ce que affirment les donnéesLes informations sur les saisies de 2017 à 2021 montrent une augmentation stupéfiante de la production et du trafic de méthamphétamine en Afghanistan et dans les états voisins. Les saisies de méthamphétamine sont passées de seulement 2,5 tonnes en 2017 à un chiffre stupéfiant de 29,7 tonnes en 2021. Cette croissance indique que le pays enclavé est non seulement une voie de transit pour les drogues illicites, mais aussi un important producteur de méthamphétamine.En Afghanistan même, la hausse est davantage spectaculaire. Les saisies annuelles de méthamphétamine dans le pays sont passées de moins de 100 kg en 2019 à près de 2 700 kg en 2021, ce qui témoigne d’une augmentation considérable de la capacité de production. Le gouvernement avait précédemment signalé la production de méthamphétamine dans diverses provinces, les précurseurs chimiques provenant principalement des pays voisins.Éphédra – un ingrédient clé pour la méthamphétamineLa production de méthamphétamine dépend largement de l’éphédra, une plante qui pousse dans des zones reculées et souvent inaccessibles. Pour produire un seul kilogramme de méthamphétamine pure, il faut environ 200 kg d’éphédra séchée et récoltée. Sachant qu’environ la moitié du poids de la plante est constituée d’eau, la quantité équivalente d’éphédra fraîchement récoltée peut atteindre 437 kg.D’après le rapport de l’ONUDC, la quantité estimée d’éphédra nécessaire à la fabrication des 29,7 tonnes de méthamphétamine saisies en Afghanistan et dans ses environs en 2021 pourrait varier entre 6 500 et 11 700 tonnes, ont rapporté la pureté. Ce montant dépasse la production totale d’opium de l’Afghanistan en 2022, estimée à 6 200 tonnes. Le pays est aussi un important producteur d’opium et une source d’héroïne, même si les talibans ont affirmé le conflit aux stupéfiants après leur retour au pouvoir en août 2021. (AP File Photo)Défis liés à la récolte de l’éphédraLa récolte de l’éphédra est un processus à forte intensité de main-d’œuvre, les récolteurs collectant entre 25 et 45 kg d’éphédra par jour. Il faudra peut-être entre 9,7 et 17,5 jours de travail pour collecter suffisamment d’éphédra pour un seul kilogramme de méthamphétamine pure. Pour répondre à la quantité de méthamphétamine saisie, il faudrait environ 202 000 à 363 000 jours de travail.D’après le rapport de l’ONU, l’imagerie satellite et les observations sur le terrain suggèrent qu’environ 34 hectares de terres riches en éphédra sont nécessaires pour obtenir suffisamment d’éphédra brute pour produire un kilogramme de méthamphétamine dans des conditions non idéales et une courte période de récolte de trois à quatre mois. En supposant que la pureté varie de 50 à 90 pour cent, entre 507 000 et 913 000 hectares seraient nécessaires pour fabriquer la méthamphétamine saisie, dépassant largement la superficie cultivée en pavot à opium au cours de son année record de 2017.L’éphédrine comme alternativeBien que l’éphédra semble rentable à court terme, elle présente des limites grâce à ses emplacements de croissance éloignés, des périodes de récolte limitées et de la faible densité des plantes. Une méthode alternative consiste à employer des éphédrines en gros, qui sont souvent détournées du marché légal. Ces produits chimiques peuvent être directement synthétisés en méthamphétamine en moins d’étapes, et leur pureté plus importante nécessite beaucoup moins de matières premières.Les estimations suggèrent qu’entre 414 et 745 tonnes de médicaments contre le rhume auraient été nécessaires pour produire la méthamphétamine saisie, en supposant que la pureté se situe entre 50 et 90 pour cent. Cela dépasse de loin les 13 tonnes de besoins légitimes annuels en éphédrine/pseudoéphédrine signalés par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) pour l’Afghanistan et les états voisins en 2022. Le détournement d’aussi grandes quantités de médicaments contre le rhume dans la région est improbable.Le rapport de l’ONU indique que les éphédrines en vrac sont produites et commercialisées en grandes quantités dans la région, ce qui en fait un choix plus accessible pour la production de méthamphétamine. En 2022, plus de 100 tonnes d’éphédrines de qualité industrielle en vrac ont été déclarées dans les besoins annuels légitimes de l’Afghanistan et des pays voisins. Un toxicomane afghan est assis seul dans une salle de télévision délabrée d’un centre de traitement pour toxicomanes de Jalalabad, la capitale provinciale de Nangarhar, dans l’est du pays, le 12 novembre 2013. (AP File Photo) La coopération régionale est essentiellePour contrer l’utilisation croissante de médicaments contre le rhume et de précurseurs de qualité industrielle détournés dans la fabrication de méthamphétamine, le rapport de l’ONU affirme que la coordination et la coopération régionales sont cruciales. Il affirme que les politiques ciblant le détournement et la contrebande de précurseurs chimiques peuvent contribuer à réduire l’offre illégale de méthamphétamine. Dans le rapport, l’organisme des Nations Unies a mis l’accent sur la révision des réglementations a propos les formulations de médicaments contre le rhume, qui pourraient identifier des mesures visant à réduire la disponibilité de ces intrants pour la production de méthamphétamine.L’agence a aussi appelé à améliorer la compréhension des principaux intrants utilisés dans la production illégale de méthamphétamine dans le pays grâce à une cartographie régulière, une analyse de la signature chimique des saisies et des flux licites, et à la surveillance de la récolte et du commerce de l’éphédra. Une plus grande coopération régionale et des efforts politiques pour lutter contre le détournement et la contrebande de précurseurs chimiques sont des étapes essentielles pour freiner le commerce illégal de méthamphétamine en provenance d’Afghanistan, ajoute le déclaration.

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