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BRASILIA – L’ex président brésilien Jair Bolsonaro et son épouse Michelle ont choisi de garder le silence lorsqu’ils ont comparu jeudi devant la police fédérale pour témoigner dans le cadre d’une enquête sur des bijoux qu’ils avaient reçus de chefs d’État arabes et n’avaient jamais déclarés.
Ils ont été appelés à témoigner au siège de la police de Brasilia, aux côtés de l’ex aide de camp de M. Bolsonaro, Mauro Cid, de son père, un général de l’armée à la retraite, et d’un autre officier militaire qui était assistant présidentiel.
Pour justifier leur silence, la défense de M. Bolsonaro a fait valoir que l’affaire devait être entendue à Sao Paulo, où une partie des bijoux ont été saisis par les agents des douanes à l’aéroport de Guarulhos, et non dans la juridiction de Brasilia.
Les cadeaux, qui comprenaient des bijoux, des montres de luxe et des statuettes en plaqué or provenant d’Arabie saoudite et de Bahreïn, n’ont jamais été déclarés et n’ont été révélés que quand M. Bolsonaro a tenté de récupérer le lot saisi par les douanes, d’après l’enquête policière.
Après que les cadeaux présidentiels soient devenus de notoriété publique, un tribunal a ordonné au couple de les remettre à l’État. Les collaborateurs de Bolsonaro et son avocat ont alors cherché à racheter des articles vendus aux États-Unis, a indiqué la police.
Les procureurs ont affirmé que la juridiction compétente pour l’affaire est Brasilia, où l’enquête a été ordonnée par le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes.
C’était la cinquième fois que M. Bolsonaro était convoqué par la police pour faire des dépositions dans le cadre d’une série d’enquêtes, allant de ses attaques contre le système électoral brésilien à son rôle présumé dans l’incitation de ses partisans à prendre d’assaut les bâtiments gouvernementaux pour protester contre sa défaite électorale.
La figure d’extrême droite a perdu en octobre face au gauchiste Luiz Inacio Lula da Silva, qui a pris ses fonctions le 1er janvier. Les bureaux présidentiels, la Cour suprême et le Congrès ont été envahis et vandalisés par les alliés de Bolsonaro une semaine plus tard.
M. Bolsonaro et son épouse Michelle ont passé les deux derniers jours à se préparer avec leur équipe d’avocats et de conseillers, ont affirmé des responsables de son parti politique.
Tous deux ont toutefois choisi de garder le silence, de peur que son ancien assistant Cid, emprisonné depuis mai, puisse contredire leur version et impliquer le couple en cherchant à négocier un plaidoyer.
“Tout le monde est très inquiet de ce qui aurait pu se passer si Cid avait avoué”, a affirmé une source du parti ayant une connaissance directe de la situation.
Cid, qui gérait les finances de Bolsonaro, a été arrêté pour son implication présumée dans un projet visant à fournir à Bolsonaro de fausses cartes de vaccination pendant la pandémie. REUTERS
