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MOSCOU (AP) — Le pouvoir russe a déclaré vendredi le rédacteur en chef du journal Dmitri Muratov, lauréat du prix Nobel de la paix, agent étranger, poursuivant ainsi les mesures prises par le pays pour réprimer les critiques et les reportages indépendants.
La loi russe permet aux individus et aux organisations interceptant des fonds de l’étranger d’être déclarés agents étrangers, un terme péjoratif qui pourrait nuire à leur crédibilité auprès du public russe. Le statut exige aussi que les personnes désignées marquent toute publication avec une clause de non-responsabilité indiquant qu’ils sont des agents étrangers.
Muratov était rédacteur en chef de Novaya Gazeta, qui était largement respecté à l’étranger pour ses reportages d’investigation et critiquait fréquemment le Kremlin. Muratov était co-lauréat du prix Nobel 2021 ; Il a ensuite mis sa médaille Nobel aux enchères et a reçu 103,5 millions de dollars qui, d’après lui, seraient utilisés pour aider les enfants réfugiés d’Ukraine.
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Après que la Russie a adopté des lois sévères pour punir les déclarations critiquant ses actions militaires en Ukraine ou discréditant les militaires russes, Novaya Gazeta a annoncé qu’elle suspendrait sa publication jusqu’à la fin du conflit.
Beaucoup de ses journalistes ont lancé une nouvelle publication appelée Novaya Gazeta Europe, basée en Lettonie.
Ces dernières années, la Russie a méthodiquement ciblé les personnes et les organisations critiques à l’égard du Kremlin, les qualifiant d’« agents étrangers ». Il en a qualifié certains d’« indésirables » en vertu d’une loi de 2015 qui érige en infraction pénale l’adhésion à de telles organisations.
Il a aussi emprisonné d’éminentes personnalités de l’opposition, notamment le militant anti-corruption Alexei Navalny, qui est l’adversaire intérieur le plus persistant du dirigeant Vladimir Poutine, de même que les dissidents Vladimir Kara-Murza et Ilya Yashin.