OHRID, Macédoine du Nord – Une nouvelle série de négociations entre le Premier ministre kosovar Albin Kurti, le président serbe Aleksandar Vucic et des responsables de l’Union européenne samedi, sur la mise en œuvre d’un accord visant à normaliser les relations entre Belgrade et Pristina, s’est déroulée dans la nuit sans aucun progrès apparent.
Les deux dirigeants ont tenu des réunions séparées avec le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, avant une session à trois en Macédoine du Nord.
Une conférence de presse était prévue après la réunion, mais comme les discussions se poursuivaient dans la nuit, on ne savait pas quand elle aurait lieu.
“Je suis optimiste”, a affirmé M. Kurti, avant les réunions dans la ville lacustre d’Ohrid, en Macédoine du Nord.
“Je suis venu ici avec un bon objectif, avec une bonne volonté et avec la confiance que ce qui a été convenu auparavant (…) se poursuivra ici à travers les négociations sur le plan de mise en œuvre, et ainsi avoir un accord final sur la normalisation.”
Le Kosovo a affirmé son indépendance en 2008, près d’une décennie après qu’un soulèvement de guérilla ait mis fin au régime répressif serbe.
Le Kosovo et la Serbie se sont mis d’accord à Bruxelles le mois dernier d’un accord soutenu par l’Occident pour normaliser leurs relations, après près de 10 ans de dialogue avec l’Union européenne au cours desquels peu de progrès ont été réalisés.
Cela dit, un accord est encore nécessaire sur une annexe sur la mise en œuvre du plan, qui sera au centre des discussions de samedi.
Malgré le consentement verbal à l’accord, M. Kurti et M. Vucic sont restés fermes dans leurs positions sans aucune indication qu’ils étaient prêts à faire des compromis sur des questions clés.
M. Vucic a affirmé que la Serbie n’accepterait jamais l’indépendance du Kosovo, tandis que M. Kurti a affirmé qu’il n’accepterait pas une proposition d’association des municipalités serbes au Kosovo, qui donnerait une plus grande autonomie aux municipalités à majorité serbe.
Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Belgrade contre le plan de l’Union européenne qu’ils considèrent en tant qu’une reconnaissance de facto de l’indépendance du Kosovo.
“Les yeux de l’Union européenne et des Balkans occidentaux sont tournés vers Ohrid aujourd’hui”, a tweeté M. Borrell.