MOSCOU – La Russie prévoit que les tensions entre la Pologne et l’Ukraine s’accentueront dans le futur après une dispute sur les exportations de céréales, et s’attend à de nouvelles divisions entre Kiev et ses alliés occidentaux, a annoncé vendredi le Kremlin.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a commenté l’annonce faite cette semaine par la Pologne de ne pas envoyer de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine.
« Nous constatons qu’il y a plusieurs des frictions entre Varsovie et Kiev. Nous prévoyons que ces frictions vont s’accentuer », a annoncé Peskov.
La Pologne a été l’un des plus fervents soutiens de l’Ukraine dans le conflit avec la Russie, par contre les liens entre les deux pays ont été tendus par la décision de la Pologne de prolonger l’blocus sur les importations de céréales ukrainiennes afin de protéger ses propres agriculteurs.
Peskov a aussi déclaré qu’il était « inévitable » que les tensions entre Kiev et les autres capitales européennes augmentent avec le temps, une affirmation pour laquelle il n’a fourni aucune preuve.
Cela conviendrait à Moscou, qui présente le conflit en tant qu’une guerre par procuration dans laquelle l’Occident utilise l’Ukraine pour tenter d’infliger une « défaite stratégique » à la Russie.
Il n’y a aucun signe d’une fin au conflit qui dure depuis 19 mois, tandis que les prochaines élections – notamment celles du 30 septembre en Slovaquie et de l’année prochaine aux États-Unis – pourraient entraîner des changements politiques majeurs dans les états qui ont fourni des armes et un soutien à l’Ukraine.
Jeudi, le président américain Joe Biden a assuré au président ukrainien Volodymyr Zelenskiy que le fort soutien américain à sa guerre visant à repousser les envahisseurs russes serait maintenu malgré l’opposition de certains législateurs républicains à l’envoi de milliards d’aide supplémentaire.
La Pologne a annoncé cette semaine qu’elle ne livrerait pas de nouvelles armes à l’Ukraine, au-delà des accords existants, car elle devait donner la priorité à sa propre défense.
Peskov a annoncé que la position de la Pologne constituait un problème pour son voisin biélorusse, qui est un proche allié de la Russie.
« En ce qui concerne les armes de la Pologne, être voisin de la Pologne n’est pas la solution la plus confortable pour nos camarades biélorusses. Le pays est plutôt agressif, ne recule pas contre les activités subversives et s’immisce dans les affaires intérieures », a annoncé Peskov.
« Mais nous et nos amis et alliés biélorusses sommes en alerte face aux menaces potentielles qui pourraient provenir de la Pologne », a-t-il ajouté. REUTERS