WASHINGTON (AP) – L’administration Biden a imposé jeudi des sanctions à trois colons israéliens extrémistes en Cisjordanie occupée, accusés d’avoir harcelé et attaqué des Palestiniens pour les faire pression pour qu’ils quittent leurs terres.
Deux fermes gérées par les colons ont aussi été ciblées dans cette décision qui risque d’augmenter les tensions déjà accrues entre les États-Unis et Israël à propos de le conflit à Gaza.
L’annonce du Département d’État et du Trésor intervient à un moment de frictions croissantes entre le président Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont le gouvernement d’extrême droite a réagi avec colère aux précédentes sanctions subies aux colons de Cisjordanie.
Les responsables américains – de Biden au secrétaire d’État Antony Blinken – ont exprimé à multiples reprises leurs inquiétudes quant à une recrudescence de la violence des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie depuis le début de le conflit israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza. Israël a affirmé qu’il prenait des mesures contre de telles attaques et a fait valoir que les sanctions étaient inutiles.
Actuellement, neuf personnes et leurs biens ont été sanctionnés en vertu d’un nouveau décret ciblant les colons de Cisjordanie, d’après la base de informations du Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Trésor.
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L’impact immédiat des sanctions de jeudi n’est pas clair car il n’est pas certain que l’un des colons ou leurs fermes possèdent des actifs dans les juridictions américaines. Toutefois, une précédente série de sanctions contre les colons a effrayé les banques israéliennes qui font affaire avec eux. Les sanctions américaines empêchent ces hommes et leurs avant-postes d’employer le système financier américain et empêchent les citoyens américains de traiter avec eux.
Des groupes de défense des droits ont affirmé que parmi les dizaines de colons violents présents dans ce territoire instable, les trois nommés jeudi sur la liste des sanctions étaient parmi les plus dangereux.
« Tous trois sont des leaders inconditionnels de la violence des colons », a affirmé Dror Etkes, un scientifique anti-occupation chevronné.
Les sanctions de jeudi incluent le colon Zvi Bar Yosef et son avant-poste, connu sous le nom de Zvis Farm. Actuellement sanctionné au Royaume-Uni, Bar Yosef est accusé d’avoir agi violemment contre les Palestiniens en Cisjordanie. Bar Yosef a fondé son avant-poste désormais sanctionné au nord-ouest de la ville palestinienne de Ramallah en 2018, a affirmé Etkes.
Etkes a noté que Bar Yosef était responsable des « agressions les plus brutales dont j’ai jamais entendu parler en termes d’attaques de colons ».
En août, les médias israéliens ont rapporté que Bar Yosef avait donné un coup de pied à un Palestinien dans la bouche, lui cassant quatre dents sous le regard des militaires israéliens.
Moshe Sharvit, un colon déjà sanctionné au Royaume-Uni, qui a fondé une colonie dans le nord de la vallée du Jourdain, est aussi sanctionné jeudi. Sharvit aurait attaqué des Palestiniens et des militants israéliens des droits de l’homme à proximité de son avant-poste, connu sous le nom de Moshes Farm, qui est aussi désormais sanctionné par les États-Unis.
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En février, des responsables britanniques ont affirmé que Sharvit et un autre colon avaient menacé des familles palestiniennes sous la menace d’armes et détruit des biens dans le cadre d’un « effort ciblé et calculé visant à déplacer les communautés palestiniennes ».
De plus, des sanctions ont été subies à Neriya Ben Pazi, qui, d’après des responsables américains, a attaqué et expulsé des bergers palestiniens de centaines d’acres de terre pas plus tard qu’en août 2023.
Ben Paz, qui a grandi dans une colonie israélienne à Gaza, a fondé l’avant-poste Rimonim en 2019, qui, d’après Etkes, est responsable du déplacement de milliers de Bédouins palestiniens de la zone placée entre Ramallah et Jéricho.
Son avant-poste ne figure pas sur la liste des sanctions.
Le porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a affirmé jeudi aux journalistes que « ces individus se sont livrés à des violences répétées contre les Palestiniens et, dans certains cas, contre les Israéliens aussi ».
Le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a affirmé dans une déclaration que « rien ne justifie la violence extrémiste contre des civils ou le fait de forcer les familles à quitter leur domicile, quelle que soit leur origine nationale, leur appartenance ethnique, leur race ou leur religion ».
En février, le président Joe Biden a publié un décret visant les colons israéliens de Cisjordanie accusés d’avoir attaqué des Palestiniens et des militants pacifistes israéliens dans la zone occupé.
Frankel a rapporté de Jérusalem. Le journaliste d’Associated Press à la Maison Blanche, Aamer Madhani, a contribué à ce rapport.