COPENHAGUE, Danemark (AP) – Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a rencontré des éleveurs de rennes autochtones samis vendredi après plus d’une semaine de protestations contre les parcs éoliens qui, ont rapporté les militants, mettent en danger le mode de vie des éleveurs.
Le Premier ministre a admis les “violations continues des droits de l’homme” dans la situation.
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Dans le même temps, les militants, dont beaucoup d’adolescents, ont annoncé qu’ils suspendraient leur blocage des entrées de plusieurs ministères à Oslo, la capitale norvégienne, car le gouvernement avait affiché des excuses publiques.
« Nous avons besoin d’une pause. Nous nous arrêtons désormais », a annoncé la militante Ella Marie Hætta Isaksen. “Nous sommes prêts à relancer les actions si nous le jugeons nécessaire.”
Les militants se sont rassemblés une dernière fois devant le palais royal d’Oslo vendredi, mais ont souligné qu’ils ne bloqueraient pas l’accès car les responsables du gouvernement norvégien assistent à un briefing régulier du monarque norvégien, ce qui est une formalité.
“Nous devons avoir une protection contre les abus du système et les abus de pouvoir”, a annoncé Silje Karine Mutoka, présidente du Parlement sami de 39 sièges, à des dizaines de personnes rassemblées sur la place devant l’assemblée nationale norvégienne. La foule a applaudi.
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À l’extérieur du palais royal norvégien, un autre groupe vêtu de vêtements traditionnels samis s’est assis par terre sur des peaux de rennes à des températures inférieures à zéro.
Après un petit-déjeuner avec les éleveurs samis, Gahr Støre a annoncé qu'”il y a une violation continue des droits de l’homme”.
“Les propriétaires de rennes ne sont pas autorisés à exercer leur culture conformément aux traditions”, a-t-il dit, ajoutant que l’objectif de la réunion du matin “était de répéter les excuses que nous avons présentées hier, et en même temps de regarder vers l’avenir”.
Au centre du différend se trouvent 151 turbines du plus grand parc éolien terrestre d’Europe dans le district de Fosen, à quelque 450 kilomètres (280 miles) au nord d’Oslo. La Cour suprême de Norvège a statué en octobre 2021 que l’édification des turbines avait violé les droits des Samis, qui utilisent la terre pour les rennes depuis des siècles.
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Après la décision de la Cour suprême, le ministère norvégien du Pétrole et de l’Énergie a demandé aux propriétaires des deux parcs éoliens d’établir si des mesures pouvaient être prises pour préserver l’élevage de rennes à proximité des éoliennes. Par contre les Samis ont refusé de participer à un tel processus.
Les moulins à vent fonctionnent toujours. Les militants affirment qu’une transition vers l’énergie verte ne devrait pas se faire au détriment des droits des peuples autochtones.
Jeudi, le ministre norvégien du pétrole et de l’énergie a affiché ses excuses au nom du gouvernement pour ne pas avoir agi malgré la décision de la Cour suprême.