LONDRES – Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) liées à l’énergie ont atteint un niveau record l’année dernière, bien que davantage de technologies propres telles que l’énergie solaire et les véhicules électriques aient contribué à limiter l’impact de l’utilisation accrue du charbon et du pétrole, a annoncé l’Agence internationale de l’énergie (AIE). jeudi.
Des réductions importantes des émissions, principalement dues à la combustion de combustibles fossiles, seront nécessaires au cours des prochaines années si les objectifs visant à limiter une augmentation mondiale des températures et à prévenir un changement climatique incontrôlable doivent être atteints, ont affirmé des scientifiques.
“Nous voyons toujours les émissions provenant des combustibles fossiles augmenter, ce qui entrave les efforts pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux”, a annoncé le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, dans une déclaration accompagnant le rapport.
Le rapport du chien de garde basé à Paris intervient quelques semaines seulement après que les principaux producteurs de combustibles fossiles tels que Chevron, ExxonMobil et Shell ont annoncé des bénéfices records, BP revenant aussi sur ses plans de réduction de la production de pétrole et de gaz et de réduction des émissions.
“Les sociétés internationales et nationales de combustibles fossiles réalisent des revenus records et doivent assumer leur part de responsabilité”, a annoncé le Dr Birol.
Les émissions mondiales provenant de l’énergie ont augmenté de 0,9 % en 2022 pour atteindre un record de 36,8 milliards de tonnes, d’après l’analyse de l’AIE.
Les émissions de CO2 provenant du charbon ont augmenté de 1,6 % l’an dernier, de nombreux pays se tournant vers le carburant le plus polluant après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et une réduction de l’approvisionnement en gaz russe vers l’UE a déclenché des prix record du gaz.
Les émissions de CO2 provenant du pétrole ont augmenté de 2,5 % mais sont restées inférieures aux niveaux d’avant la pandémie, a rapporté le rapport.
Environ la moitié de l’augmentation des émissions liées au pétrole était due à une augmentation des voyages en avion, qui rebondissait après un creux pendant la pandémie.
La baisse de la production des centrales nucléaires et les phénomènes météorologiques extrêmes, notamment les vagues de chaleur, ont aussi contribué à l’augmentation des émissions liées à l’énergie, a annoncé l’AIE.
Les émissions ont toutefois été partiellement compensées par une augmentation des sources d’énergie renouvelables comme l’éolien et le solaire, des mesures d’performance énergétique et des véhicules électriques.
Celles-ci ont permis d’éviter 550 millions de tonnes supplémentaires d’émissions de CO2 l’année dernière, a indiqué l’AIE. Reuters