Les universités afghanes ont été déclarées interdites aux femmes car les étudiantes ne suivaient pas les instructions, y compris un code vestimentaire approprié, a annoncé jeudi le ministre taliban de l’Enseignement supérieur.
L’interdiction annoncée plus tôt cette semaine est la dernière restriction des droits des femmes en Afghanistan ordonnée par les talibans depuis leur retour au pouvoir en août de l’année dernière.
Il a suscité l’indignation mondiale, y compris des nations musulmanes qui l’ont jugé contraire à l’islam, et du club du G7 des pays riches qui ont affirmé que l’interdiction pourrait constituer “un crime contre l’humanité”.
Mais Neda Mohammad Nadeem, ministre de l’Enseignement supérieur du gouvernement taliban, a insisté jeudi sur le fait que les étudiantes avaient ignoré les instructions islamiques, notamment sur ce qu’il fallait porter ou sur le fait d’être accompagnées d’un parent masculin lors duurs déplacements.
“Toutefois, après 14 mois, les instructions du ministère de l’Enseignement supérieur de l’Émirat islamique a propos l’éducation des femmes n’ont pas été mises en œuvre”, a annoncé Neda Mohammad Nadeem dans une interview à la télévision d’État.
“Ils s’habillaient comme s’ils allaient à un mariage. Ces filles qui venaient à l’université depuis chez elles ne suivaient pas non plus les instructions sur le hijab.”
Nadeem a aussi déclaré que certaines matières scientifiques n’étaient pas adaptées aux femmes. “L’ingénierie, l’agriculture et certains autres cours ne correspondent pas à la dignité et à l’honneur des étudiantes et aussi à la culture afghane”, a-t-il déclaré.
L’interdiction est intervenue moins de trois mois après que des milliers d’étudiantes ont été autorisées à passer les examens d’entrée à l’université, dont beaucoup aspiraient à l’enseignement et à la médecine comme futures carrières.
Les écoles secondaires pour filles sont fermées dans la d’ampleur partie du pays depuis plus d’un an – aussi momentanément, d’après les talibans, bien qu’ils aient proposé une litanie d’excuses pour expliquer pourquoi ils n’ont pas rouvert.
Les femmes ont été lentement évincées de la vie publique depuis le retour des talibans, chassées de nombreux emplois gouvernementaux ou payées une fraction duur ancien salaire pour rester à la maison.
Il leur est aussi interdit de voyager sans un parent de sexe masculin et doivent se couvrir en public, et il leur est interdit d’aller dans les parcs, les foires, les gymnases et les bains publics.
Le traitement des femmes et des filles par les talibans en Afghanistan, y compris sa dernière décision de restreindre l’accès à l’université, a suscité une réaction féroce du G7, dont les ministres ont exigé que l’interdiction soit annulée.
“La persécution fondée sur le sexe peut constituer un crime contre l’humanité en vertu du Statut de Rome, auquel l’Afghanistan est un État partie”, ont affirmé les ministres dans une déclaration, provoquant référence à la Cour pénale internationale de La Haye.
“Les politiques des talibans conçues pour rayer les femmes de la vie publique auront des conséquences sur la manière dont nos pays s’engagent avec les talibans.”
Plus tôt jeudi, un groupe de femmes afghanes a mis en place une manifestation de rue dans la capitale contre l’interdiction.
« Ils ont expulsé les femmes des universités. Oh, les gens respectés, soutien, soutien. Des droits pour tout le monde ou pour personne !”, ont scandé les manifestants alors qu’ils se rassemblaient dans un quartier de Kaboul, d’après des images obtenues par l’AFP.
Une manifestante du rassemblement a annoncé à l’AFP que “certaines des filles” avaient été arrêtées par des policières. Deux ont par la suite été relâchées et deux sont restées en garde à vue, a-t-elle ajouté, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
De rares protestations
Les protestations dirigées par des femmes sont devenues de plus en plus rares en Afghanistan depuis que les talibans ont pris le contrôle du pays en août 2021, en particulier après la détention de militants de base au début de cette année.
Les participants risquent l’arrestation, la violence et la discrimination duurs familles pour avoir contribué.
Bien qu’ils aient promis une règle plus souple lorsqu’ils ont pris le pouvoir, les talibans ont renforcé les restrictions sur tous les aspects de la vie des femmes.
Après leur prise de contrôle, les universités ont été contraintes de mettre en œuvre de nouvelles règles, notamment des salles de classe et des entrées séparées par sexe, tandis que les femmes n’étaient autorisées à être enseignées qu’à travers des professeurs du même sexe ou des hommes âgés.
Les talibans adhèrent à une version austère de l’islam, avec le chef suprême du mouvement Hibatullah Akhundzada et son cercle restreint de religieux contre l’éducation moderne, en particulier pour les filles et les femmes, d’après certains responsables talibans.
La communauté internationale a fait du droit à l’éducation pour toutes les femmes un point d’achoppement dans les négociations sur l’aide et la reconnaissance du régime taliban.
Au cours des 20 années séparant les deux règnes des talibans, les filles ont été autorisées à aller à l’école et les femmes ont pu chercher un emploi dans tous les secteurs, même si le pays est resté socialement conservateur.
Les autorités ont aussi recommencé à fouetter publiquement des hommes et des femmes ces dernières semaines, alors qu’elles mettent en œuvre une interprétation extrême de la charia islamique.
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(Cette histoire n’a pas été éditée par le personnel de News18 et est publiée à partir d’un flux d’agence de presse syndiqué)