LE CAIRE/WASHINGTON – Le chef des services de renseignement israéliens devait se rendre vendredi au Qatar pour des négociations de cessez-le-feu, tandis que les États-Unis envisageaient de soumettre une résolution appelant à une trêve immédiate à Gaza au vote du Conseil de sécurité de l’ONU, intensifiant ainsi la pression sur son allié.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé jeudi au Caire qu’il pensait que des négociations menés sous la médiation des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte pourraient encore aboutir à un accord de cessez-le-feu entre le groupe militant palestinien Hamas et Israël.
Les négociations au Qatar se sont concentrées sur une trêve d’environ six semaines qui permettrait la libération de 40 otages israéliens en échange de centaines de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, ouvrant la voie à davantage d’aide pour entrer dans une enclave où la famine menace à cause de ruptures alimentaires extrêmes.
« Les négociateurs continuent de travailler. Les écarts se réduisent et nous continuons de faire pression pour parvenir à un accord à Doha. Il y a encore du travail compliqué à faire pour y parvenir. Mais je continue de croire que c’est possible », a annoncé Blinken.
Le principal point de friction réside dans le fait que le Hamas affirme qu’il libérera les otages uniquement dans le cadre d’un accord qui mettrait fin à le conflit, tandis qu’Israël affirme qu’il ne discutera que d’une pause temporaire.
Un responsable palestinien au courant des efforts de médiation, qui a requis l’anonymat, a annoncé à Reuters que le Hamas avait fait preuve de flexibilité. Israël « continue de stagner parce qu’il ne veut pas s’engager à mettre fin à le conflit contre Gaza », a annoncé le responsable.
Une déclaration du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué que le chef des services de renseignement israéliens, David Barnea, se rendrait vendredi au Qatar pour rencontrer les médiateurs.
en attendant, Israël a annoncé qu’il prévoyait de poursuivre les attaques contre l’hôpital Al Shifa dans la ville de Gaza pendant encore quelques jours. L’établissement, où les habitants ont signalé jeudi des chars, des tirs et des flammes, est le seul établissement médical partiellement fonctionnel dans le nord de l’enclave et est déjà attaqué depuis quatre jours.
Israël affirme que des hommes armés du Hamas résistent au complexe médical, ce que le Hamas nie. Israël affirme avoir tué 150 combattants et capturé 358 militants dans et autour de l’hôpital ces derniers jours.
Les États-Unis exercent davantage de pression sur Israël
Washington, qui a traditionnellement protégé Israël à l’ONU, a progressivement exercé davantage de pression sur son allié de longue date, et le projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a marqué un nouveau durcissement.
Ce changement a coïncidé avec la condamnation mondiale croissante de le conflit vieille de cinq mois, le décès de civils palestiniens, l’opposition politique intérieure à la position du dirigeant américain Joe Biden et la perspective d’une famine d’origine humaine à Gaza.
Le texte de l’ONU, consulté par Reuters, indique qu’un « cessez-le-feu immédiat et durable » d’une durée d’environ six semaines protégerait les civils et permettrait l’acheminement de l’aide humanitaire.
Plus tôt dans le conflit, les États-Unis étaient opposés au mot cessez-le-feu et opposaient leur veto aux mesures qui incluaient des appels à un cessez-le-feu immédiat.
La nouvelle résolution exprime son soutien aux négociations au Qatar, à la libération des otages israéliens et à la libération des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. L’ambassade israélienne à Washington n’a pas tout de suite répondu à une demande de commentaire.
Pour être adoptée au Conseil de sécurité, une résolution nécessite au moins neuf voix pour et aucun veto des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie ou de la Chine. Les dirigeants de l’Union européenne ont aussi appelé jeudi à un cessez-le-feu immédiat.
Les États-Unis souhaitent que tout soutien du Conseil de sécurité à un cessez-le-feu soit lié à la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza. Le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre, tuant 1 200 personnes et prenant 253 otages, ont rapporté les décomptes israéliens.
L’offensive israélienne a tué près de 32 000 Palestiniens, ont rapporté les autorités sanitaires de Gaza. REUTERS