“Nous saluons la rétractation de l’article par The Sun, nous exigeons désormais que des mesures soient prises contre M. Clarkson et que des excuses sans réserve soient présentées tout de suite à Mme Markle”, lit-on dans la lettre, dirigée par Caroline Nokes, députée du parti conservateur au pouvoir. parti et présidente de la commission des femmes et des égalités du Parlement.
“Nous exigeons en outre que des mesures définitives soient prises pour être sûr qu’aucun article comme celui-ci ne soit plus jamais publié.”
La lettre, publiée sur les réseaux sociaux de Nokes et signée par 64 autres législateurs de divers partis politiques, condamne le langage « misogyne violent » utilisé contre Meghan.
“Ce genre de langage n’a pas sa place dans notre pays, et il est inacceptable qu’il ait été autorisé à être publié dans un journal grand public”, lit-on.
“Mme Markle a fait face à de multiples menaces crédibles contre sa vie, nécessitant l’intervention de la police métropolitaine. Des articles haineux comme celui écrit par M. Clarkson n’existent pas dans le vide et contribuent directement à ce climat inacceptable de haine et de violence.”
Des milliers de personnes ont écrit au régulateur britannique de la presse, l’Independent Press Standards Organization (IPSO), pour se plaindre de la chronique du tabloïd appartenant à Rupert Murdoch.
Mardi matin, IPSO avait reçu plus de 17 500 plaintes, le plus grand volume de plaintes que le régulateur ait reçues a propos un seul article, a annoncé un porte-parole à CNN.
Le Sun a cessé de partager ses chiffres de lectorat en 2020, par contre les informations les plus récentes disponibles ont montré qu’il avait un tirage de 1,2 million en mars 2020, a rapporté la publication commerciale Press Gazette, citant des chiffres du Bureau officiel d’audit des circulations.
Il s’agissait du tirage le plus élevé de tous les journaux nationaux britanniques à l’époque.
Clarkson, qui est surtout connu comme l’hôte de l’émission automobile “The Grand Tour” d’Amazon et ancien animateur de “Top Gear” de la BBC, a aussi reçu des réactions négatives importantes de la part d’autres commentateurs en ligne, et lundi, il a tweeté ses regrets pour le colonne.
“Oh mon Dieu. J’ai plutôt mis les pieds dedans. Dans une chronique que j’ai écrite sur Meghan, j’ai fait une référence maladroite à une scène de Game of Thrones et cela a mal tourné avec un grand nombre de personnes”, a rédigé Clarkson.
“Je suis horrifié d’avoir fait tant de mal et je serai plus prudent dans le futur.”
Le Sun a depuis retiré l’article de son site Web.
“À la lumière du tweet de Jeremy Clarkson, il nous a demandé de supprimer la chronique de quelques jours auparavant”, lit-on désormais sur la page.
Le Sun a refusé de commenter davantage lorsqu’il a été contacté par CNN.
CNN a aussi contacté les représentants de Clarkson pour commentaires.
Nokes a répondu au tweet de Clarkson sur son compte Twitter officiel.
“Je salue la reconnaissance de Jeremy Clarkson qu’il a causé du tort #pasanapologie- mais un processus éditorial a permis à sa chronique d’être imprimée sans contestation”, a-t-elle écrit.
Comment la presse britannique a réagi à la série Netflix de Harry et Meghan
Damian Tambini, professeur agrégé de gouvernance des médias à la London School of Economics, a annoncé à CNN que Harry et Meghan “n’ont pas vraiment beaucoup de latitude pour prendre des mesures directes contre les journaux” car le cadre réglementaire des médias au Royaume-Uni “est en plein désarroi”. et IPSO “est largement considéré comme capturé par la presse”.
Le code régissant les normes médiatiques britanniques ne traite que du racisme manifeste ou de l’inexactitude imprudente, plutôt que de la haine, de l’incitation ou de la misogynie, a-t-il ajouté.
“Le code et l’IPSO manquent de crédibilité et il est peu probable qu’ils prennent des mesures concrètes”, a annoncé Tambini.
La chronique de Clarkson fait suite à la sortie plus tôt ce mois-ci de la série documentaire “Harry et Meghan” du duc et de la duchesse de Sussex sur Netflix, dans laquelle le couple discute de leur traitement aux mains de la presse britannique.
Harry a accusé les médias d’avoir exercé un stress excessif sur sa femme et a lié la couverture médiatique à une fausse couche qu’elle a subie en juillet 2020 après avoir déménagé en Californie.
Meghan a rappelé à quel point elle avait été stressée par le journal britannique The Mail on Sunday en publiant une lettre privée qu’elle avait écrite à son père, Thomas Markle.
Jeremy Clarkson s’est excusé sur Twitter et a fait retirer la colonne du site Web du Sun. (David Fisher/Shutterstock)
CNN a contacté le Mail on Sunday et son éditeur Associated Newspapers Limited pour obtenir des commentaires pendant la diffusion du documentaire le 15 décembre.
Les Sussex ont rompu toutes relations avec quatre des plus grands tabloïds du Royaume-Uni en 2020, après des années de relations tendues.
Les journaux – le Daily Mail, le Sun, le Mirror et l’Express – ont été avertis à l’époque par une lettre.
Dans la lettre, le couple a annoncé croire qu’une presse libre “est la pierre angulaire de toute démocratie”, mais a également ajouté qu'”il y a un véritable coût humain” à la façon dont les tabloïds gèrent leurs affaires.
Interview de Meghan et Harry à Oprah : comment la presse britannique a réagi