Habitent
Un sommet des Nations Unies a validé un accord mondial historique pour protéger la nature et orienter des milliards de dollars vers la conservation, par contre les objections des principaux pays africains, qui abritent de vastes étendues de forêt tropicale, ont retardé son passage final.
Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, reflétant le leadership conjoint de la Chine et du Canada, est l’aboutissement de quatre années de travail en vue de créer un accord pour guider les efforts de conservation mondiaux jusqu’en 2030.
Les états participant à la conférence sur la biodiversité COP15 soutenue par l’ONU avaient négocié un texte proposé dimanche et les négociations portant sur les points les plus subtils de l’accord ont traîné jusqu’à lundi matin.
Les délégués ont pu parvenir à un consensus autour de l’objectif le plus ambitieux de l’accord de protéger 30% des terres et des mers du monde d’ici la fin de la décennie, un objectif connu sous le nom de 30 par 30.
L’accord ordonne aussi aux etats d’allouer 200 milliards de dollars américains (298 milliards de dollars) par an aux initiatives de biodiversité des secteurs public et privé.
Les états développés fourniront 25 milliards de dollars américains (37 milliards de dollars) de financement annuel à partir de 2025 et 30 milliards de dollars américains (45 milliards de dollars) par an d’ici 2030.
L’accord, qui contient 23 objectifs au total, remplace les objectifs d’Aichi pour la biodiversité de 2010 qui visaient à guider la conservation jusqu’en 2020. Aucun de ces objectifs n’a été atteint et aucun pays n’a atteint les 20 objectifs d’Aichi.
Contrairement à Aichi, cet accord contient des objectifs plus quantifiables – tels que la réduction des subventions nuisibles accordées à l’industrie d’au moins 500 milliards de dollars américains (746 milliards de dollars australiens) par an – qui devraient faciliter le suivi et la communication des progrès.
Plus d’un million d’espèces pourraient disparaître d’ici la fin du siècle, des plantes aux insectes, dans ce que les scientifiques ont appelé un sixième événement d’extinction de masse. Jusqu’à 40 % des terres du monde ont été dégradées et la taille des populations d’animaux sauvages a considérablement diminué depuis 1970.
Les sociétés d’investissement se sont concentrées sur un objectif de l’accord recommandant aux sociétés d’analyser et de signaler la manière dont leurs opérations affectent et sont affectées par les problèmes de biodiversité.
Les parties se sont mis d’accord que les grandes sociétés et les institutions financières seraient soumises à l’obligation de divulguer leurs opérations, leurs chaînes d’approvisionnement et leurs portefeuilles – mais le mot “obligatoire” a été supprimé des versions précédentes.
La division sur la façon de financer les efforts de conservation dans les états en développement a conduit à des négociations enflammées à la fin.
Bien que la Chine assure la présidence de la COP15, le ministre de l’Ecologie et de l’Environnement Huang Runqiu a semblé ignorer les objections de la délégation de la République démocratique du Congo lundi, déclarant que l’accord avait été adopté quelques minutes après avoir déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure de le soutenir.
Un représentant congolais a fait valoir que les états développés devraient créer un fonds distinct pour aider à soutenir les efforts de conservation dans les états en développement.
M. Huang a annoncé peu après 3h30 du matin que l’accord était conclu, suscitant l’indignation des autres délégués africains.
– AAP