Après plus de cinq mois de guerre, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé pour la première fois lundi un cessez-le-feu immédiat à Gaza après l’abstention des États-Unis, l’allié d’Israël qui avait opposé son veto aux projets précédents.
Sous des applaudissements inhabituels au sein d’un Conseil de sécurité, habituellement calme, les 14 autres membres ont voté en faveur de la résolution qui « exige un cessez-le-feu immédiat » pour le mois sacré islamique du Ramadan.
La résolution appelle à ce que la trêve conduise à un « cessez-le-feu durable et durable » et exige que le Hamas et d’autres militants libèrent les otages capturés lors duur attaque du 7 octobre qui a déclenché la campagne militaire massive israélienne.
« Le bain de sang dure depuis bien trop longtemps », a affirmé Amar Bendjama, le représentant de l’Algérie, membre actuel du bloc arabe au Conseil de sécurité et parrain de la résolution.
« Enfin, le Conseil de sécurité assume sa responsabilité », a-t-il déclaré.
Les États-Unis ont bloqué à multiples reprises les résolutions du Conseil de sécurité qui faisaient pression sur Israël, mais se montrent de plus en plus frustrés à l’égard duur allié tandis que les pertes civiles augmentent et que les Nations Unies mettent en garde contre une famine imminente à Gaza.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est engagé quelques jours auparavant à défier les appels américains et à étendre la campagne militaire israélienne à Rafah, la ville du sud de Gaza où quelque 1,5 million de Palestiniens ont trouvé refuge.
Quelques instants après que les États-Unis ont refusé d’opposer leur veto à la dernière résolution, Netanyahu a annoncé qu’il n’enverrait plus à Washington une délégation demandée par le président Joe Biden pour discuter de Rafah.
La résolution « donne au Hamas l’espoir que la pression internationale lui permettra d’accepter un cessez-le-feu sans la libération de nos personnes enlevées », a affirmé Netanyahu.
– Les États-Unis affirment que la responsabilité incombe toujours au Hamas –
La Maison Blanche a appuyé le fait que son abstention ne signifiait pas un changement de politique.
L’ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, qui avait précédemment averti que les pressions exercées sur Israël mettraient en danger les négociations en cours, a affirmé que le Hamas doit désormais accepter un accord négocié par le Qatar avec le soutien de l’Égypte et des États-Unis pour libérer les otages.
« Un cessez-le-feu peut commencer tout de suite avec la libération du premier otage », a affirmé Thomas-Greenfield. « C’est la seule voie pour obtenir un cessez-le-feu. »
Elle a appelé toutes les nations à « s’exprimer et à exiger sans équivoque » que le Hamas accepte l’accord et a de nouveau accusé la Russie et la Chine de ne pas avoir proposé plus que de la « rhétorique » pour résoudre la crise.
Les États-Unis ont affiché vendredi une résolution qui aurait inclus un appel à un cessez-le-feu immédiat, mais qui l’aurait lié plus explicitement à la libération des otages. La Russie et la Chine y ont opposé leur veto, jugeant le langage trop vague.
Lundi, la Russie a affiché un amendement pour ajouter un appel à un cessez-le-feu « permanent » plutôt que « durable », mais le vote a perdu et Moscou a quand même voté pour la résolution.
« Le mot « durable » peut être interprété de différentes manières, et c’est très révélateur. Ceux qui couvrent Israël veulent toujours lui donner carte blanche », a affirmé l’ambassadeur de Russie Vasily Nebenzia.
La France a affirmé que la résolution mettait fin au « silence assourdissant » du Conseil de sécurité sur Gaza, mais a appelé à travailler sur un cessez-le-feu permanent une fois le Ramadan terminé, dans environ deux semaines.
« Cette crise n’est pas terminée », a affirmé le représentant français à l’ONU, Nicolas de Rivière.
La Slovénie, qui avec la Suisse a joué un rôle déterminant dans l’adoption de la résolution, a qualifié le vote de « jour important » pour les peuples du Moyen-Orient.
« Nous aurons besoin de davantage de cette unité pour Gaza de même que pour de nombreux autres conflits », a affirmé le représentant de la Slovénie, Samuel Zbogar.
L’attaque du Hamas du 7 octobre, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël, a fait environ 1.160 morts, pour les nombreux civils, d’après un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres israéliens.
Les militants ont aussi capturé 250 otages, dont Israël estime qu’il en reste environ 130 à Gaza, dont 33 présumés morts.
Israël a répondu en promettant d’éliminer le Hamas. Sa campagne à Gaza a tué plus de 32 000 personnes, pour les nombreux femmes et des enfants, d’après le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.
Le Conseil de sécurité a été divisé sur le conflit, n’approuvant auparavant que deux des huit résolutions, qui traitaient toutes deux principalement de l’aide humanitaire.
Ces résolutions ont eu peu d’effet sur le terrain, où le personnel de l’ONU affirme qu’Israël continue de bloquer les convois humanitaires.
(Ce post n’a pas été édité par l’équipe de News18 et est publié à partir d’un fil d’agence de presse syndiqué – AFP)