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Le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama devance provisoirement son opposant Sitiveni Rabuka par contre les Fidji devront certainement attendre encore quelques jours pour savoir qui est son leader.
Un décompte provisoire de plus de la moitié des bureaux de vote place le parti FijiFirst du Premier ministre Bainimarama à 46% et l’Alliance populaire de M. Rabuka à 33%.
Le Parti de la Fédération nationale, qui travaille avec l’Alliance populaire pour renverser le gouvernement, obtient un peu moins de 10 % des voix.
Six autres partis sont actuellement en dessous du seuil de 5% pour se voir attribuer un siège au parlement élargi de 55 membres.
La majorité du Premier ministre Bainimarama aux élections de 2018 n’était que de 50,02 % après avoir chuté de près de 60 % en 2014.
Le décompte final sera déclaration d’ici dimanche.
Le Premier ministre Bainimarama a été l’instigateur du coup d’État de 2006 et a été nommé Premier ministre l’année suivante avant de conduire FijiFirst au gouvernement majoritaire lors des élections démocratiques de 2014 et 2018.
M. Rabuka dirige l’Alliance populaire et est un ancien Premier ministre qui a fomenté un coup d’État en 1987 avant de ramener des élections démocratiques en 1992 et a conduit le pays jusqu’en 1999.
M. Rabuka a exprimé le doute que le Premier ministre Bainimarama accepterait l’échec.
Mais il a affirmé qu’il y avait peu de chances d’un coup d’État, même si M. Bainimarama avait décidé de contester le résultat après que le commandant militaire des Fidji ait dit à ses militaires de respecter le résultat de l’élection et a affirmé que rien de moins serait un affront à la démocratie.
La nation du Pacifique a été marquée par quatre coups d’État depuis son indépendance en 1970.
“J’ai accepté ma défaite en 1999 et j’espère qu’il pourra le faire”, a affirmé M. Rabuka.
« Nous ne pouvons pas vivre éternellement. Nous ne pouvons pas régner éternellement. Un successeur d’un parti d’opposition devrait être accepté. C’est un processus normal dans les systèmes démocratiques.
M. Bainimarama a affirmé qu’il respecterait “bien sûr” le résultat de l’élection démocratique lorsqu’il voterait. Par contre les inquiétudes a propos un éventuel coup d’État demeurent dans un pays marqué par des prises de contrôle.
Cela dit, certains électeurs restent préoccupés par les répercussions potentielles s’ils s’élèvent contre le gouvernement.
L’un d’eux, qui s’appelait Jack, a affirmé qu’il souhaitait un changement de gouvernement, mais que les deux favoris étaient des putschistes.
“Je veux un changement de gouvernement mais quand on nous donne le choix entre deux voleurs, quel espoir y a-t-il pour l’avenir ?” dit le quinquagénaire.
FijiFirst tente de lier M. Rabuka aux politiques qu’il a adoptées lorsqu’il a pris le pouvoir en 1987 et qui visaient à autonomiser les Fidjiens autochtones.
M. Bainimarama dit que M. Rabuka n’a pas changé et que voter pour lui mettra en danger l’égalité des Indo-Fidjiens, les descendants de salariés indiens sous contrat.
C’est un message qui a trouvé un écho chez Nemani, qui a affirmé avoir voté pour M. Bainimarama parce qu’il croyait que tous les Fidjiens étaient égaux.
« Nous sommes un seul peuple. Je ne veux pas revenir à avant », a-t-il déclaré.
M. Rabuka s’est excusé pour son coup d’État, déclarant qu’il était un homme changé. Il espère qu’une coalition avec le NFP, dirigée par l’Indo-Fidjien Biman Prasad, contribuera à renforcer la confiance avec la communauté indo-fidjienne.
M. Bainimarama et FijiFirst courent sur leur record pendant la pandémie de COVID-19 et une économie forte.
La croissance économique aux Fidji devrait atteindre les deux chiffres cette année et s’établir à environ 8,5% l’année prochaine, ce qui la place au premier et au troisième rang pour la croissance dans la région ont rapporté la Banque asiatique de développement.
Mais M. Prasad s’est demandé où étaient passés les gains économiques, déclarant que les Fidjiens n’étaient toujours pas mieux lotis financièrement.
Environ un quart des Fidjiens vivent dans la pauvreté. Ce chiffre grimpe à plus de 40 % dans les régions rurales.
Les pressions du coût de la vie se font aussi sentir, l’inflation dépassant les 5 % et le prix des aliments ayant plus que doublé.
– AAP