La Chine se précipite pour vacciner ses personnes les plus vulnérables en prévision des vagues d’infections au COVID-19, certains analystes s’attendant à ce que le nombre de morts monte en flèche après un assouplissement des contrôles stricts qui a tenu la pandémie à distance pendant trois ans.
Cette poussée intervient tandis que l’Organisation mondiale de la santé a aussi fait part de ses inquiétudes quant au fait que les 1,4 milliard d’habitants de la Chine n’étaient pas suffisamment vaccinés, et les États-Unis ont proposé d’aider la Chine à faire face à une augmentation des infections.
Mercredi dernier, Pékin a démarré à démanteler ses contrôles stricts “zéro-COVID”, en supprimant les exigences de test et en assouplissant les règles de quarantaine qui avaient causé de l’anxiété mentale à des dizaines de millions de personnes et battu la deuxième économie mondiale.
L’abandon de la politique “zéro-COVID” du dirigeant Xi Jinping a fait suite à des protestations généralisées sans précédent contre elle. Mais, le directeur des urgences de l’OMS, Mike Ryan, a affirmé que les infections au COVID-19 explosaient en Chine bien avant la décision du gouvernement de supprimer progressivement son régime strict.
“Il y a un récit en ce moment d’après lequel la Chine a levé les restrictions et tout d’un coup la maladie est hors de contrôle”, a affirmé Ryan lors d’un briefing à Genève jeudi.
“La maladie se propageait de manière intensive car je pense que les mesures de contrôle en elles-mêmes n’arrêtaient pas la maladie.”
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Il y a de plus en plus de signes de chaos pendant le changement de cap de la Chine, avec de longues files d’attente devant les cliniques de fièvre, des courses aux médicaments et des achats de panique à travers le pays.
Malgré tous ses efforts pour réprimer le virus depuis son éruption dans la ville centrale de Wuhan fin 2019, la Chine pourrait désormais payer le prix de la protection d’une population dépourvue d'”immunité collective” et dont les taux de vaccination chez les personnes âgées sont faibles, d’après les analystes.
“Les autorités ont laissé des cas à Pékin et dans d’autres villes se propager au point où la reprise des restrictions, des tests et du traçage serait largement inefficace pour maîtriser les épidémies”, ont annoncé les analystes d’Eurasia Group dans une note.
“Plus d’un million de personnes pourraient mourir du COVID dans les mois à venir.”
Plus de deux millions de morts potentielles
D’autres experts ont estimé le bilan potentiel à plus de deux millions. La Chine n’a signalé jusqu’à dernièrement que 5235 décès liés au COVID, ce qui est extrêmement faible par rapport aux normes mondiales.
Les marchés boursiers chinois et sa devise en yuan ont chuté jeudi en raison des inquiétudes a propos la propagation du virus.
La Chine a signalé 2000 nouvelles infections symptomatiques au COVID-19 le 14 décembre, contre 2291 par jour. Les chiffres officiels, toutefois, sont devenus un guide moins fiable car les tests ont chuté. Il a aussi cessé de rapporter des chiffres asymptomatiques mercredi.
La Chine, qui a affirmé qu’environ 90% de sa population est vaccinée, a annoncé mercredi qu’elle déploierait les deuxièmes rappels du vaccin COVID-19 pour les groupes à haut risque et les personnes âgées de plus de 60 ans.
Vaccinations à privilégier
Le porte-parole de la Commission nationale de la santé, Mi Feng, a affirmé mercredi qu’il était nécessaire d’accélérer la promotion des vaccinations.
Les dernières informations officielles montrent que la Chine a administré 1,43 million d’injections de COVID mardi, bien au-dessus des taux de novembre d’environ 100 000 à 200 000 doses par jour. Au total, il a administré 3,45 milliards de coups.
Pékin a été largement résistant aux vaccins et aux traitements occidentaux, s’étant appuyé sur des vaccins fabriqués localement.
Le traitement oral COVID-19 de Pfizer, Paxlovid, est l’un des rares étrangers qu’il a approuvés.
Le traitement, toutefois, n’est disponible que dans les hôpitaux pour les patients à haut risque, mais des signes sont apparus ces derniers jours qu’il pourrait bientôt être plus largement disponible.
Bien que le virus se propage, le président Xi, son Politburo au pouvoir et de hauts responsables gouvernementaux ont entamé une réunion de deux jours pour planifier une reprise de l’économie chinoise en difficulté, d’après des sources au courant de la question.