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Les infirmières du National Health Service en Grande-Bretagne ont préparé une grève, leur tout premier débrayage national, alors qu’un différend amer avec le gouvernement sur les salaires augmente la pression sur les hôpitaux déjà surchargés à l’une des périodes les plus occupées de l’année.
On estime que 100 000 infirmières feront grève jeudi dans 76 hôpitaux et centres de santé, annulant environ 70 000 rendez-vous, procédures et chirurgies dans le NHS financé par l’État britannique.
La Grande-Bretagne est confrontée à une vague d’actions industrielles cet hiver, avec des grèves paralysant le réseau ferroviaire et le service postal, et les aéroports se préparant à des perturbations à Noël.
L’inflation à plus de 10 pour cent, entraînée par des offres salariales d’environ 4 pour cent, attise les tensions entre les syndicats et les employeurs.
De toutes les grèves, cela dit, ce sera la vue des infirmières sur les piquets de grève qui sera l’image la plus marquante pour de nombreux Britanniques cet hiver.
« Quelle journée tragique. C’est un jour tragique pour les soins infirmiers, c’est un jour tragique pour les patients, les patients dans des hôpitaux comme celui-ci, et c’est un jour tragique pour les gens de cette société et pour notre NHS », a affirmé Pat Cullen, directrice du Royal College of Nursing. (RCN), a affirmé à la BBC sur une ligne de piquetage jeudi.
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La profession infirmière largement admirée fermera des parties du NHS, qui depuis sa fondation en 1948 a développé le statut de trésor national pour être gratuit au point d’utilisation, frappant la prestation de soins de santé alors qu’elle est déjà étirée en hiver et avec des arriérés à des niveaux record en raison aux retards de la COVID-19.
Le secrétaire à la Santé, Steve Barclay, a affirmé qu’il était en profondeur regrettable que la grève se poursuive.
“J’ai travaillé au sein du gouvernement et avec des médecins en dehors du secteur public pour assurer des niveaux de dotation sûrs, mais je reste préoccupé par le risque que les grèves représentent pour les patients”, a-t-il déclaré.
L’action revendicative des infirmières les 15 et 20 décembre est sans précédent à travers l’histoire du NHS et du syndicat infirmier britannique, mais la RCN affirme qu’elle n’a pas le choix bien que les salariés luttent pour joindre les deux bouts.
Les infirmières veulent une augmentation de salaire de 19%, arguant qu’elles ont subi une décennie de réductions en termes réels et que de faibles salaires signifient des ruptures de personnel et des soins dangereux pour les patients.
Le gouvernement a refusé de discuter des salaires, ce qui, d’après Cullen, a soulevé la perspective de nouvelles grèves.
-Reuters