TEL AVIV – Mercredi après-midi, Mme Rachel Edri a serré dans ses bras le président américain Joe Biden.
La grand-mère de 65 ans est devenue un symbole de survie après qu’elle et son mari depuis 41 ans, David, aient été détenus pendant 20 heures sous la menace d’une arme dans leur maison d’Ofakim, une ville localisée à 40 km de la frontière de la bande de Gaza.
Leur survie aux attaques du Hamas du 7 octobre a été attribuée à son sentiment de calme – et très certainement à sa décision d’offrir de la nourriture à ses ravisseurs.
« Pour moi, pour quiconque vient chez moi, la première chose est l’hospitalité », a affirmé Mme Rachel Edri lors d’entretiens avec les médias locaux israéliens.
Cinq hommes sont entrés chez elle par une fenêtre aux petites heures du 7 octobre avec des armes et des grenades. Ils ont interrogé les Edris et ont par la suite exigé qu’ils déménagent dans la chambre à l’étage.
Le couple a fait ce qu’on leur avait dit. Mais Mme Edri a continué à trouver des moyens de se promener chez elle, disant à ses ravisseurs qu’elle avait besoin de son insuline et d’aller aux toilettes. Elle voulait que la police, dès qu’elle arrivait, vérifie qu’elle était toujours en vie.
Elle a aussi parlé avec ses ravisseurs, a affirmé Mme Edri, s’enquérant de leurs familles tout en leur proposant des biscuits, du thé, du café et même du Coca-Cola Zero. Ils se sont moqués : ils voulaient du Coca-Cola ordinaire.
« Je leur ai dit ‘Je suis diabétique, je ne bois que du Zero' », a affirmé Mme Edri en riant lors d’entretiens. Quelques heures plus tard, elle leur a préparé le déjeuner. « Ils mangeaient comme des chevaux. »
Ce provoquant, elle a exercé une sorte de contrôle sur la situation, permettant au couple de fonder une relation, aussi tendue soit-elle, avec ceux qui les retenaient captifs dans leur propre maison.
Alors qu’elle était encore en détention, Mme Rachel Edri a pu indiquer subrepticement aux policiers à l’extérieur de son domicile – parmi lesquels son fils, M. Evi Edri, un policier – qu’il y avait cinq ravisseurs.
Le temps s’écoulait.
« Il était 16 heures et je me suis dit ‘oh va voy, il faut qu’ils déjeunent’, raconte-t-elle. Quiconque a faim n’est pas de bonne humeur, pensait-elle, et il était important de satisfaire ses ravisseurs.
Les Edris ont été secourus tôt le 8 octobre. Tous leurs ravisseurs ont été tués.