Les Nations Unies ont annoncé jeudi qu’environ 3 774 enfants ont été tués dans le conflit civile au Yémen entre mars 2015 et septembre 2022.
Ont rapporté les dernières statistiques publiées par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, 7 245 autres enfants ont été mutilés dans le conflit, qui oppose depuis huit ans les rebelles houthis soutenus par l’Iran à une coalition dirigée par l’Arabie saoudite et soutenant le gouvernement internationalement reconnu du Yémen.
Le conflit a démarré en 2014 après que les rebelles houthis sont descendus des montagnes et ont pris le contrôle de la capitale, Sanaa, et d’une partie importante du nord du pays, forçant le gouvernement yéménite à le bannissement. La coalition dirigée par l’Arabie saoudite est ensuite entrée en guerre en mars 2015, soutenue par les États-Unis et les Émirats arabes unis.
D’après l’UNICEF, quelque 3 904 garçons ont été recrutés comme enfants militaires de mars 2015 à septembre 2022. L’agence des Nations Unies a aussi estimé qu’environ 2,2 millions d’enfants au Yémen souffraient de « malnutrition aiguë ».
« Pour que les enfants du Yémen aient une chance d’avoir un avenir décent, les parties au conflit, la communauté internationale et toutes les personnes influentes doivent veiller à ce qu’ils soient protégés et soutenus », a affirmé Catherine Russell, directrice exécutive de l’UNICEF.
L’agence a affirmé que tous les chiffres qu’elle a produits sont certainement beaucoup plus élevés.
L’organisation a appelé à un renouvellement urgent de l’accord de cessez-le-feu, qui a duré d’avril à début octobre et a vu une accalmie dans les confrontations de première ligne.
Un accord visant à prolonger la trêve a perdu dans les heures qui ont précédé sa date limite du 2 octobre. Les États-Unis et l’ONU ont accusé les Houthis de faire des demandes de dernière minute, tandis que la force rebelle a imputé leur retrait à la réticence de l’ONU à fournir des garanties écrites pour plusieurs de ses principales revendications.
Les rebelles houthis ont ouvertement embauché des enfants militaires, dont beaucoup par le biais de «camps d’été» dans lesquels ils diffusent leur idéologie religieuse auprès des jeunes garçons. Les responsables houthis ont admis à l’Associated Press plus tôt cette année que sa force rebelle avait embauché des garçons dès l’âge de 10 ans, arguant que les garçons de cet âge sont considérés comme des hommes. Les rebelles houthis ont largement utilisé des mines terrestres, une arme qui a tué au moins 74 enfants à travers le Yémen entre juillet et septembre de cette année, a rapporté l’ONU.
Des milliers de morts de civils et d’enfants ont aussi été imputés aux frappes aériennes dirigées par l’Arabie saoudite, qui ont touché des marchés, des mariages, des funérailles, des résidences et des hôpitaux. En 2018, une frappe aérienne a touché un bus transportant des enfants se rendant à l’école dans le nord du Yémen, tuant plus de 40 jeunes garçons.
Le conflit ruineux du Yémen a tué plus de 150 000 personnes, dont plus de 14 500 civils, d’après The Armed Conflict Location & Event Data Project. Les confrontations ont plongé le Yémen dans l’une des pires crises humanitaires au monde, le plongeant dans une pauvreté plus profonde et au bord de la famine.
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