PARIS – Le président français Emmanuel Macron a affirmé qu’un projet de loi sur l’aide à mourir serait soumis au Parlement en mai, dans une interview publiée par les médias français le 10 mars.
Seuls les adultes pleinement maîtres de leur jugement, atteints d’une maladie incurable mettant leur vie en danger à court ou moyen terme et dont la douleur ne peut être soulagée pourront « demander à être aidés à mourir », a affirmé Macron aux journaux La Croix et Libération.
Les mineurs et les patients souffrant de maladies psychiatriques ou neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer ne seront pas éligibles.
Si les professionnels de la santé donnent leur accord, une substance mortelle sera prescrite au patient, qui pourra l’administrer lui-même ou avec l’aide d’un tiers s’il ne peut pas physiquement le faire.
Le tiers peut être un bénévole, le médecin ou l’infirmière qui soigne le patient, a rapporté le texte, tandis que la substance peut être administrée au domicile du patient, dans des maisons de retraite ou des centres de soins.
Les chercheurs médicaux disposeront d’un délai de 15 jours pour répondre à la demande d’aide à mourir et un accord sera valable trois mois, période pendant laquelle le patient pourra se rétracter, a précisé Macron.
Macron a affirmé que si les professionnels de la santé rejetaient la demande, le patient pourrait consulter une autre équipe médicale ou faire appel.
Il a également ajouté qu’il souhaitait éviter les termes de suicide assisté ou d’euthanasie car le consentement du patient est essentiel, avec une place pour l’avis médical et des « critères précis ».
Jusqu’à présent, les patients français souffrant souhaitant mettre fin à leurs jours devaient voyager à l’étranger, notamment en Belgique voisine.
Une loi de 2005 a légalisé l’euthanasie passive, comme le refus du maintien artificiel de la vie, comme un « droit à mourir ».
Une loi de 2016 autorise les médecins à associer cette opération à une « sédation profonde et continue » pour les patients en phase terminale et souffrant.
Mais l’euthanasie active, par laquelle les médecins administrent des doses mortelles de médicaments à des patients souffrant d’une maladie incurable, est illégale.
Le suicide assisté – par lequel les patients peuvent recevoir de l’aide pour se suicider volontairement – est aussi interdit. AFP