NEW YORK (AP) – Bien que le président Joe Biden rencontrait mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à New York, un sondage révèle que même si les Américains considèrent généralement Israël comme un partenaire ou un allié, beaucoup se demandent si son gouvernement d’extrême droite partage les valeurs américaines.
Les résultats du sondage de l’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research et la réunion arrivent dans une nouvelle période de tension entre l’administration Biden et Israël. Ces tensions sont causées par la réforme judiciaire proposée par Netanyahu qui a déclenché des troubles massives dans les principales villes israéliennes, par des désaccords persistants sur la manière de traiter avec l’Iran et par les Palestiniens, de même que par les commentaires des alliés politiques de Netanyahu qui ont irrité les responsables américains.
Lors duur rencontre, Biden s’est engagé à soulever des « questions difficiles », notamment la protection des « freins et contrepoids » dans une démocratie. Netanyahu a tenté de minimiser les inquiétudes a propos son projet controversé de réforme judiciaire, disant qu’il y a « une chose qui ne changera jamais et c’est l’engagement d’Israël en faveur de la démocratie ».
Il s’agissait duur première réunion depuis que Netanyahu a pris ses fonctions à la tête du gouvernement d’extrême droite de son pays à la fin de l’année dernière.
Biden a aussi souligné que les États-Unis continuent de travailler à l’élargissement des accords d’Abraham de l’ère Trump, qui ont normalisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes, pour inclure l’Arabie saoudite.
Alors que le sondage ait montré que la très grande majorité des Américains considèrent Israël comme un ami plutôt qu’un adversaire, il a aussi révélé qu’ils sont divisés sur la question de savoir si Israël est un pays avec lequel les États-Unis partagent des intérêts et des valeurs communs.
Environ quatre Américains sur dix décrivent Israël comme un partenaire avec lequel les États-Unis devraient coopérer, mais ils affirment aussi que le pays ne partage pas les intérêts et les valeurs des États-Unis, a rapporté le sondage. Seulement environ 3 personnes sur 10 ont annoncé qu’Israël était un allié partageant les intérêts des États-Unis. Les Républicains (44 %) sont plus susceptibles que les Démocrates (25 %) de considérer Israël comme un allié partageant des valeurs communes. Environ deux Américains sur dix décrivent Israël comme un rival ou un adversaire des États-Unis.
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Les États-Unis fournissent à Israël plus de 3 milliards de dollars par an en aide militaire et autre, et leurs relations étroites ont perduré au fil de nombreuses années malgré de fréquentes querelles sur la politique, notamment sur l’Iran et le traitement des Palestiniens.
Dans l’ensemble, 61 pour cent des Américains désapprouvent la façon dont Biden gère le conflit israélo-palestinien, contre seulement 35 pour cent d’approuvant. Ce chiffre était légèrement inférieur à la cote d’approbation globale de Biden.
De nombreux Américains ne voient pas l’obligation pour les États-Unis de transformer leur position dans le conflit israélo-palestinien. Environ 4 Américains sur 10, soit 44 pour cent, ont annoncé que les États-Unis apportaient un soutien suffisant à Israël dans le conflit, tandis que 27 pour cent ont annoncé qu’ils soutenaient trop Israël et 23 pour cent pas assez.
À peu près le même pourcentage, 42 pour cent, affirment que le montant correct du soutien est délivré aux Palestiniens, 30 pour cent déclarant vouloir plus de soutien et 21 pour cent en voulant moins.
Parmi les Républicains, 34 pour cent ont annoncé qu’ils souhaiteraient que les États-Unis apportent davantage de soutien à Israël, mais un peu plus (40 pour cent) estiment que le niveau actuel est suffisant. Seuls 11 % des démocrates estiment que les États-Unis doivent apporter davantage d’aide à Israël. Environ la moitié des démocrates ont annoncé que le montant actuel était « à peu près correct », tandis qu’un tiers seulement a annoncé que les États-Unis soutenaient trop Israël, a rapporté le sondage.
L’administration Biden espère donner à Netanyahu l’une de ses principales demandes : l’entrée dans le programme américain d’exemption de visa, qui permettrait aux Israéliens de visiter les États-Unis de manière temporaire sans visa.
La loi américaine exige que les Américains, y compris les Palestiniens-Américains, soient traités de la même manière afin de pouvoir bénéficier du programme. Israël a pris plusieurs mesures pour garantir l’égalité de traitement à tous les Américains entrant en Israël, mais il lui reste seulement jusqu’à fin septembre pour prouver que les critères sont remplis. Dans le cas contraire, Israël devra se requalifier pour le programme au cours du prochain exercice budgétaire, qui débutera le 1er octobre.
En ce qui concerne le conflit palestinien, environ deux tiers des Américains déclarent être neutres, a rapporté le sondage AP-NORC : 37 % déclarent ne sympathiser ni avec Israël ni avec les Palestiniens, tandis que 29 % déclarent sympathiser à parts égales avec les deux.
Un pourcentage similaire, 58 pour cent, ont annoncé qu’ils ne sont ni favorables ni opposés à la création d’un État palestinien, tandis que 22 pour cent y sont favorables et 15 pour cent s’y opposent.
Le sondage auprès de 1 165 adultes a été mené du 10 au 14 août à l’aide d’un échantillon tiré du panel probabiliste AmeriSpeak de NORC, conçu pour être représentatif de la population américaine. La marge d’erreur d’échantillonnage pour tous les répondants est de plus ou moins 3,8 points de pourcentage.