Une étude publiée dans Frontiers in Ecology and Evolution suggère que les grandes outardes sont une espèce d’oiseau qui devrait intéresser la médecine : elles recherchent activement deux plantes avec des composés qui peuvent tuer les agents pathogènes.
Ce qui fait de cette espèce d’oiseau européen l’un des rares animaux à être capable d’utiliser les plantes contre les maladies, c’est-à-dire s’automédiquer.
Le Dr Azucena Gonzalez-Coloma, qui est l’un des co-auteurs de l’étude et chercheur à l’Institut des sciences agricoles de Madrid, a déclaré : « Les grandes outardes recherchent deux espèces de mauvaises herbes qui sont également utilisées par les humains en médecine traditionnelle. Nos recherches révèlent que les deux contiennent des composés antiprotozoaires et nématicides, tandis que le second contient également des agents antifongiques”.
L’automedication perceptible par l’homme est rare chez les animaux, notons toutefois qu’à des degrés de connaissances plus ou moins importants, certains animaux tels que les primates, les ours, les cerfs, les élans, les aras, la pratique.
Il est toutefois extrêmement inutile de prouver la véracité indiscutable de cette capacité chez la grande outarde, prévient Bautista-Sopelana : « On ne peut pas comparer entre les traitements témoins et expérimentaux. Et les essais en double aveugle ou les études dose-effet, étapes obligatoires en médecine humaine ou vétérinaire, sont évidemment impossibles chez les animaux sauvages.
Les grandes outardes se reproduisent dans les prairies de l’Europe occidentale et du nord-ouest de l’Afrique à l’Asie centrale et orientale.
“En théorie, le mâle et la femelle bénéficient de la recherche de plantes médicinales pendant la saison des amours lorsque les maladies sexuellement transmissibles sont courantes.
En effet, Les mâles qui utilisent des plantes contenant des composés actifs contre les maladies pourraient sembler plus sains, vigoureux et attrayants pour les femelles”, dit Gonzalez-Coloma.
Les résultats de l’étude ont notamment montrés que deux espèces de plantes sont consommées par les outardes outardes plus souvent que prévu compte tenu de leur abondance : les coquelicots et la vipérine pourprée.
De ces deux espèces de plantes, la première est évitée par les bovins tandis qu’elle est utilisée en médecine traditionnelle comme analgésique, sédatif et stimulant immunitaire.
La seconde est toxique pour l’homme et le bétail s’il est consommé en grande quantité.
Elles ont également une valeur nutritive : les acides gras abondent dans les graines de pavot de maïs, tandis que les graines de vipérine pourprée sont riches en huiles comestibles.
L’étude conclue que les grandes outardes représentent une espèce d’oiseau susceptible de rechercher des plantes spécifiques pour s’automédiquer. Mais des recherches supplémentaires sont nécessaires, estiment les auteurs.