Une étude récente, publiée récemment dans la revue Nature, affirme que la peste noire aurait modifié en profondeur l’évolution du génome des peuples européens.
Dans l’étude, le généticien Luis Barreiro de l’Université de Chicago et ses collègues ont découvert que les survivants de la peste noire au Danemark et en Angleterre disposaient de gênes ayant mutés qui aideraient à mieux se protéger contre l’agent pathogène de la peste, Yersinia pestis.
Les survivants ont transmis ces mutations à leurs descendants, et de nombreux Européens portent encore ces mutations aujourd’hui.
En effet, les scientifiques ont découverts, au cours de leur recherches non pas une, mais quatre mutations qui ont probablement donné un avantage aux “porteurs” de ces gênes renforcés pendant la peste noire. En effet, une mutation, qui s’est produite dans un gène appelé ERAP2, a donné aux personnes concernés un avantage de survie de 40 % contre la peste.
Les personnes porteuses d’une mutation dans l’ERAP2 peuvent probablement tuer les agents pathogènes envahisseurs plus rapidement que celles qui n’ont pas cette mutation, ont découvert Barreiro et son équipe. La mutation améliore probablement un processus inflammatoire qui aide à éliminer une infection.
Mais cette mutation a aussi accru le risque de maladies auto-immunes. “La même variante génétique exacte que nous trouvons protectrice contre Yersinia pestis est aussi lié à un risque accru de maladie de Crohn aujourd’hui”, déclare Barreiro.
L’étude à le mérite de mettre en lumière les effets à très long terme de pandémies survenues en Europe et dans le monde, faisant écho à celle de la COVID-19 qui aura, elle aussi, des effets à long terme dans l’évolution du génome humain.